À l’heure où cette méditation est rédigée, de nombreuses dépêches nous parviennent, des drames humains se jouent devant nous. Le chemin de l’humanité semble envahi par la violence, la haine et la convoitise. Des noms : Syrie, Irak, Libye, Somalie, Congo et Sud-Soudan nous jettent dans l’effroi en révélant la barbarie humaine. Des dates comme le 11 septembre, le 7 janvier, le 13 novembre sont marquées par le sang. Pourquoi ? En ce début de XXIe  siècle, si la question de la présence de Dieu au cœur de ces événements, de sa passivité ou de son action, reste posée, il est un étonnement qui frappe les esprits : Dieu est invoqué pour justifier cette barbarie.
De plus, l'appel à l’Ancien Testament est problématique, car il semblerait venir en écho avec les invocations des barbares eux-mêmes. Pourtant lire des textes bibliques, comme nous allons le faire ici, est sans doute plus nécessaire qu’auparavant. Car la loi, les prophètes et les écrits révèlent sans complaisance et en toute sincérité le cœur malade de l’homme. Ainsi en décrivant ce cœur malade, le Premier Testament est curatif. Sa lecture montre les forces et les faiblesses de l’homme : sa convoitise charnelle, son envie de domination, ses mensonges, ses stratagèmes maléfiques ! Rien n’est épargné. Non, cette Parole n’est ni trop violente, ni trop barbare, ni trop archaïque… elle n’est que le reflet de ce qu’il y a au fond de nous-mêmes ! Lorsque notre cœur n’ose pas voir la réalité de sa brutalité, lorsqu’il nie la violence tapie au fond de lui, alors il sombre dans ses propres ténèbres.
Ce que nous allons proposer ici c’est de découvrir que « respecter » c’est avant tout faire la vérité en son propre cœur. Oui, le respect est un exercice spirituel, dans le sens où il n’est pas une simple application de normes abstraites mais une manière d’être en relation. Pour mieux comprendre cela, méditons l’histoire de la vigne de Naboth.
 
 

1R 21, 1-16

 
 
Naboth, de