Mémoire et identité, Flammarion, 2005, 201 p., 17 €.
Le testament de Jean Paul II, Flammarion, 2005, 220 p., 12 €.
Ces méditations spirituelles sur la culture, la patrie, la place de l'homme dans le cosmos ou la nation proviennent d'entretiens que Jean Paul II a accordés aux philosophes polonais Tischner et Michalski en 1993. Complétées par la suite, elles cherchent à percer le sens de notre vie quotidienne. Témoin privilégié et protagoniste d'événements majeurs, Jean Paul II réfléchit sur l'éternel affrontement du bien et du mal. Il estime que son devoir est de construire une manière commune de ressentir les choses dans un monde déchiré, tout en respectant la liberté de chacun. Etre catholique, oui, mais vivre avec les autres en cultivant inlassablement et patiemment le dialogue.
L'épilogue est une conversation émouvante avec Mgr Dziwisz sur l'attentat du 13 mai 1981. Pour le pape, cette agression et tout ce qui a suivi « sont un témoignage de la grâce divine. Il y a un sens à tout cela ».
Le lecteur poursuivra sa réflexion avec l'ouvrage de Dominique Chivot. Ce vaticaniste chevronné, écrivain limpide, analyse avec rigueur et lucidité le pontificat de Jean Paul II et le décompose en douze chapitres denses et passionnants.
Le propos principal de Chivot est de tenter d'appréhender les conditions d'une succession difficile. Le travail spectaculaire accompli pour redonner force et vitalité à l'Eglise ne peut faire illusion. La question clé aujourd'hui est celle du dialogue et de la foi. Jean Paul II a remis l'Eglise sur les rails en apôtre éclairé du Concile. Il a balisé le chemin, mais l'horizon demeure vaste il englobe un milliard de baptisés formant une Eglise plus sûre d'elle-même qu'il y a trente ans et qui entend répondre aux questions du temps présent sans hésiter à se situer à contre-courant.
Après Paul VI, l'Histoire s'était emballée. Jean Paul II a alors personnifié le vrai tournant : il a emmené l'Eglise au-delà du siècle dans un souci d'unité globale qui devrait mieux pouvoir tenir compte des réalités locales. Certes, des interrogations majeures demeurent, entre autres sur la nature du pouvoir pontifical ou la poursuite de la mise en oeuvre du Concile L'unité des chrétiens a progressé, mais elle a aussi piétiné devant la dure réalité des schémas géopolitiques II s'agit aujourd'hui d'inciter l'Eglise à se projeter dans l'avenir sans se complaire dans le passé.
Le double souci de Jean Paul II était de convaincre les hommes tout en cherchant à plaire à Dieu. C'est ce qui constitue la cohérence de son pontificat. « Avant d eue un maître, le pape est un témoin » (Mgr Renato Boccardo, secrétaire général du Vatican, longtemps en charge des JMJ). Or un témoin ne triche pas
Le testament de Jean Paul II, Flammarion, 2005, 220 p., 12 €.
Ces méditations spirituelles sur la culture, la patrie, la place de l'homme dans le cosmos ou la nation proviennent d'entretiens que Jean Paul II a accordés aux philosophes polonais Tischner et Michalski en 1993. Complétées par la suite, elles cherchent à percer le sens de notre vie quotidienne. Témoin privilégié et protagoniste d'événements majeurs, Jean Paul II réfléchit sur l'éternel affrontement du bien et du mal. Il estime que son devoir est de construire une manière commune de ressentir les choses dans un monde déchiré, tout en respectant la liberté de chacun. Etre catholique, oui, mais vivre avec les autres en cultivant inlassablement et patiemment le dialogue.
L'épilogue est une conversation émouvante avec Mgr Dziwisz sur l'attentat du 13 mai 1981. Pour le pape, cette agression et tout ce qui a suivi « sont un témoignage de la grâce divine. Il y a un sens à tout cela ».
Le lecteur poursuivra sa réflexion avec l'ouvrage de Dominique Chivot. Ce vaticaniste chevronné, écrivain limpide, analyse avec rigueur et lucidité le pontificat de Jean Paul II et le décompose en douze chapitres denses et passionnants.
Le propos principal de Chivot est de tenter d'appréhender les conditions d'une succession difficile. Le travail spectaculaire accompli pour redonner force et vitalité à l'Eglise ne peut faire illusion. La question clé aujourd'hui est celle du dialogue et de la foi. Jean Paul II a remis l'Eglise sur les rails en apôtre éclairé du Concile. Il a balisé le chemin, mais l'horizon demeure vaste il englobe un milliard de baptisés formant une Eglise plus sûre d'elle-même qu'il y a trente ans et qui entend répondre aux questions du temps présent sans hésiter à se situer à contre-courant.
Après Paul VI, l'Histoire s'était emballée. Jean Paul II a alors personnifié le vrai tournant : il a emmené l'Eglise au-delà du siècle dans un souci d'unité globale qui devrait mieux pouvoir tenir compte des réalités locales. Certes, des interrogations majeures demeurent, entre autres sur la nature du pouvoir pontifical ou la poursuite de la mise en oeuvre du Concile L'unité des chrétiens a progressé, mais elle a aussi piétiné devant la dure réalité des schémas géopolitiques II s'agit aujourd'hui d'inciter l'Eglise à se projeter dans l'avenir sans se complaire dans le passé.
Le double souci de Jean Paul II était de convaincre les hommes tout en cherchant à plaire à Dieu. C'est ce qui constitue la cohérence de son pontificat. « Avant d eue un maître, le pape est un témoin » (Mgr Renato Boccardo, secrétaire général du Vatican, longtemps en charge des JMJ). Or un témoin ne triche pas