Qu’elle soit collective ou individuelle, familiale ou érigée en argu­ment politique, la haine est partout présente au coeur de nos vies. Haine de l’autre différent, haine de celui qui me fait de l’ombre, haine de soi, haine de ses parents… De la genèse de l’humanité en passant par Sophocle et jusqu’à nos jours, rien n’a vraiment changé dans nos relations humaines. Nous avons le même besoin d’aimer, d’être aimés, reconnus, la même soif de vengeance, de destruction, de possession. Les mêmes complicités avec Éros et Thanatos, avec l’esprit du mal et celui de Dieu. Comment naît la haine ? D’où vient ce sentiment, cette passion qui peut nous tenir lieu de mode relationnel une vie durant ? Comment nous agit-elle et quelles sont ses « oeuvres » ? Peut-on en être sauvé ?
Au coeur de l’histoire de chacune de nos vies, il y a l’autre, les autres. Parler de l’amour, de la haine, des sentiments de façon plus générale, c’est parler des relations que nous entretenons les uns avec les autres. Relations difficiles, douloureuses, conflictuelles, sans cesse en mouvement, en transformation, en ébullition. L’autre, c’est-à-dire tous les autres, ceux que nous avons choisis comme ceux que nous n’avons pas choisis qui sont tout à la fois source de joie et de souffrance. L’autre aimé, désiré, mais aussi détesté, jalousé, méprisé, qu’il faut détruire, éliminer.
Nous sommes sans cesse renvoyés à notre incapacité à aimer et à être aimé comme nous le voudrions. L’amour que nous désirons tant est inaccessible tel que nous le rêvons, pire, nous sommes amenés à faire ce que nous ne voulons pas. Le cri de Paul retentit encore en chacun de nous, dans une fulgurante actualité : « Vraiment, ce que je fais, je ne le comprends pas, car je ne fais pas ce que je veux, mais je fais ce que je hais… » (Rm 7,15). Cri de notre incomplétude et de l’impossible accès à l’amour sans mélange. Lieu d’une vertigineuse blessure qui ne cesse de s’ouvrir.
La maîtrise de nos vies, de nos sentiments nous échappe. L’autre, objet de toutes nos convoitises, reste à jamais inaccessible. Pis encore, sans doute, ce que j’aime le plus est aussi, bien souvent, ce que je hais le plus. Haine et amour : ce couple infernal traverse nos vies. Ambivalence des sentiments. Pourtant, le Nouveau Testament nous l’affirme, nous sommes sauvés de la haine, car en « sa personne, le Christ a tué la Haine » (Ep 2,15). En écoutant cela un jour, Ramón, détenu durant de nombreux mois à Fleury-Mérogis, s’écria : « Ouf ! Dieu fait pour nous le chemin qu’il nous est impossible de faire nous-mêmes ! » Pour nous ? Avec nous aussi, car ce chemin ne se fera pas indépendamment de nous. « Il va bien falloir que j’en prenne un petit bout à ma charge, alors. Mais lequel ? », avait ajouté Ramón.

Une passion triste


Haine et amour : ces deux sentiments sont donc à tenir ensemble. Paradoxe blessant, mais qui dit ce qui constitue notre humanité dès son origine. Tout être humain se construit dans le climat relationnel dans lequel il a été conçu, attendu, et où il a grandi. L’agressivité, la violence, l’amour, la haine, l’angoisse — toute la palette des sentiments et des émotions humaines est présente dès les tout premiers moments.

À l’origine
 
« L’objet naît dans la haine. » Avec ces quelques mots, Freud situe la haine au fondement du processus psychique, au principe de toute relation. Avant même qu’on puisse parler d’amour, il suppose une haine originaire : « L’extérieur, l’objet, le haï seraient tout au début identiques. » Amour et haine, en nos vies, se croisent donc sans cesse dès l’origine. Toutefois, comme l’écrit Roger Dorey, la haine et l’amour, « dans l’évolution de la vie psychique (…), n’apparaissent pas d’emblée sous leurs formes définitives ; ils ont des précurseurs qui jouent un rôle déterminant dans la différenciation du moi et de l’objet… Originairement, aimer correspond à incorporer dans le moi l’objet en tant qu’il est satisfaisant, donc source de plaisir. Haïr (…) est lié au déplaisir ; Haïr c’est rejeter, expulser, mettre à distance, mais c’est aussi constituer l’objet (la mère) en le différenciant du moi » 1... Julia Kristeva, quant à elle, parle d’abjection comme forme originelle de la haine, comme trace la plus ancienne de nos tentatives pour se « démarquer de l’entité maternelle… Nous sommes ici aux frontières de l’univers humain en formation » 2. Nous sommes aussi dans ce qui constitue, déjà, le traumatisme de la séparation.
La haine, force plus précoce que l’amour, est donc nécessaire à la constitution du sujet et à son autoconservation, tout en permettant de constituer et d’assurer la permanence de l’objet. Sans la haine, il est impossible de se distinguer de l’objet, donc de sortir de la confusion.

La réaction à une menace
 
La haine dit aussi une histoire de menace. La menace que repré­sente l’autre pour ma propre survie. La haine est l’expression ultime d’un « narcissisme menacé » pour reprendre les mots de Philippe Jeammet 3. Plus nous nous sentons menacés, plus nous allons être menaçants pour l’objet qui nous menace. Avoir besoin de l’autre nous fait prendre conscience du pouvoir que l’autre a de ce fait sur nous. Aimer l’autre nous en rend donc dépendant, et pourtant nous ne pouvons nous empêcher de l’aimer.
Il nous faut sans cesse chercher la bonne distance qui évite la dé­pendance ou la rupture. Le passage de l’adolescence est, à cet égard, un moment crucial, tout comme l’ont été, pour chacun de nous, les premiers moments de la vie. En effet, notre étayage, notre sécurité ou insécurité intérieure reposent sur des expériences faites, bonnes ou mauvaises, mais aussi sur des expériences qui n’ont jamais eu lieu et qui auraient dû avoir lieu 4.

Une histoire de souffrance

 
Trop ou pas assez d’amour tuent sûrement. En effet, ni l’amour fusionnel qui ne laisse aucun espace entre mon désir et celui de l’autre, ni l’amour lointain qui créé un espace infranchissable entre l’autre et moi, ne permettent d’être. Entre les deux, des myriades de formes relationnelles, jamais exemptes de souffrance.
La haine est ainsi inséparable de la souffrance, dans un déter­minisme circulaire où « la souffrance devient cause de haine et la haine cause de souffrance », pour reprendre les mots de Micheline Enriquez 5. La haine dit la souffrance de ne pouvoir construire une satisfaction avec l’autre. C’est cette même souffrance qui, poussée à son paroxysme, va s’exalter dans une folie d’emprise en voulant l’autre totalement à sa merci : « S’approprier ce qu’il possède, l’humilier, lui causer des douleurs, le martyriser et le tuer » 6. Mais sans toujours le faire disparaître. La haine exige la permanence de l’objet.
La haine n’est-elle parfois que la seule façon de dire l’amour ? Rien ni personne n’a permis à certains de se dire autrement. Nous sommes là devant un abîme, celui où le coeur de l’homme en mal de relation d’amour ne peut que hurler sa souffrance dans une violence destructrice envers l’autre, envers lui-même.
 

Aimer son prochain comme soi-même ?


Le christianisme exalte l’amour. Il affirme, à travers la Bible, que la création naît de l’amour, dans l’amour. Amour de Dieu pour tout le créé : « Tu aimes tout ce qui existe et tu n’as de dégoût pour rien de ce que tu as fait ; car si tu avais haï quelque chose, tu ne l’aurais pas formé » (Sg 11,24). Amour auquel Il nous engage envers Lui, les uns envers les autres, envers nous-mêmes. Étant nés dans l’amour, nous sommes convoqués à lui donner une place centrale. Pourtant, qu’il est lent, le chemin de reconnaissance de l’amour de Dieu dans nos vies ! C’est qu’il passe par celui des autres…
L’amour de Dieu nous est présenté comme un amour parfait, sans équivoque, sans retenue, sans obscurité. La haine, qui ne semble donc pas faire partie du coeur de Dieu, surgit pourtant dans celui de l’homme ainsi qu’en attestent les nombreux récits qui la mettent en actes. En effet, l’amour qui nous anime est un amour maltraité, imparfait, recherché, quémandé, supplié… jamais satisfait.
Le commandement qui traverse toute la Bible : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit… Tu aimeras ton prochain comme toi-même », ce commande­ment nous renvoie à une relation indissociable dans l’amour : Dieu, le prochain et moi-même sont inséparables dans l’acte d’aimer. Il en est de même dans celui de haïr. Freud considère le « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » comme impossible : « Non seulement cet étranger n’est en général pas digne d’amour mais, pour être sincère, je dois reconnaître qu’il a plus souvent droit à mon hostilité et même à ma haine. Il ne paraît pas avoir pour moi la moindre affection ; il ne me témoigne pas le moindre égard… Certes, si ce sublime commandement était ainsi formulé : “Aime ton prochain comme il t’aime lui-même”, je n’aurais alors rien à redire » 7.
Aimer comme on serait aimé soi-même ! Or, ce sentiment, tel que nous le présente le Nouveau Testament, est empreint d’une exigence de gratuité absolue, il demande même que nous en venions à aimer nos ennemis. Aimer ceux qui nous haïssent ? Voilà peut-être le mouvement du coeur qui exige la plus grande paix avec soi-même.

Le crime atroce de Samuel


Celui que j’appelle Samuel fut mis par sa mère dans un sac plastique, puis jeté comme un vulgaire déchet dans la poubelle de son immeuble. C’est au moment de quitter définitivement ce lieu devenu insupportable que cette mère a jugé encombrant ce petit dernier « qui ne faisait que pleurer », comme elle le dira plus tard, sans aucune émotion particulière, à son fils alors âgé de trente ans. Elle emmena avec elle son fils aîné qu’elle adorait. Il ne ressemblait pas au père, lui. C’est un voisin qui, entendant des gémissements insolites en cet endroit, le découvrit et le porta à l’hôpital. Samuel avait trois mois. Cette histoire, je la découvre alors que Samuel a quarante ans et qu’il est incarcéré pour violences, actes de tortures et de barbarie. Sa haine est manifeste, permanente, dirigée sur tous, y compris sur lui-même. Il est sans cesse aux aguets, rien ne doit échapper à sa haine.
Quand il évoque son enfance, il le fait avec une certaine jouis­sance. Sa souffrance est manipulatrice. Sa souffrance a été ma­nipulée. Non seulement il fut jeté comme un paquet d’ordures, mais, ayant été récupéré par son père, ce ne sont ni l’apaisement, ni la tendresse qui lui sont offerts, mais de nouvelles tortures. En effet, il fut l’objet, de longues années durant, de sévices aussi variés qu’effrayants. Il me les narre régulièrement, mettant ainsi au jour le double mouvement dans lequel il est pris (détenu !) : celui, im­périeux, d’extirper l’horreur, d’exorciser l’impensable, et celui d’en garder la pleine trace, pour la survie de son être, de son identité. La haine qu’il porte à tous et celle dont il fut l’objet lui sont nécessaires. Cette haine le détruit, tout autant qu’elle le fait vivre.
Où est le point de passage qui permette à ma parole d’être entendue sans faire mal ? Je ne dois pas oublier qu’il fut traité tel un objet à la merci du désir des autres sans être jamais considéré comme un être à part entière. Samuel n’a eu accès qu’aux intentions destructrices de sa mère. « Tu ressemblais à ton père, je ne pouvais pas t’aimer », lui dit-elle de nombreuses années plus tard, alors qu’il a réussi à retrouver sa trace. « Ce sont ces mots-là qui m’ont fait le plus mal. Ils signifiaient que je n’avais rien inventé. Ils m’ont tué. Je n’existe plus. »
Samuel hait tout ce qui porte la trace du lien à cette mère « dé­naturée », comme il dit. Haine de lui-même qui attend tellement de cet autre qui ne répond jamais. Il a violé et torturé une femme pour tenter de détruire ce lien. Mais ce lien est encore plus fort, aujourd’hui, pour lui. « Si l’amour s’entretient de l’absence — écrit J.-B. Pontalis —, il faut à la haine la permanence. Rien mieux qu’elle, dans sa déraison raisonnante, ne donne la certitude d’exister. Nos amours, avec leur objet improbable, sont fragiles. La haine ne l’est jamais, toute assurée, elle, de sa cible » 8.

Les menaces d’Éric


Que penser d’Éric qui, me parlant de sa prochaine libération, certifie : « Je ne suis plus le même, j’en ai fini avec toutes ces his­toires, je vais me mettre à travailler, etc. »
Malgré ma réserve devant un tel enthousiasme, il poursuit sur le même ton, convaincu que l’expérience passée ici, durant près de cinq ans, l’a profondément changé. J’aurais pu m’arrêter là et le laisser me raconter et se raconter à lui-même comment il rêve son futur parcours. Mais je lui pose une autre question qui va enclencher un discours différent : « Et la victime, comment y pensez-vous ? » L’air serein, il me dit n’y penser presque jamais, car elle a eu ce qu’elle méritait. « C’est lui qui aurait dû être ici, à ma place, en prison. C’est un pédophile, je les déteste. D’ailleurs, nous, ici, on les repère et on les tabasse. » Le ton est monté pour me dire que des gens « comme cela » ne devraient pas exister. « Et dehors que ferez-vous si vous en rencontrez ? » « Je les tuerais, je les hais. » Sa propre réponse le saisit dans ce qu’elle contredit du discours précédent. Il prend conscience que sa haine le domine, qu’il n’est pas aussi libre qu’il le pensait. Il me confie n’avoir jamais vu les choses comme cela. « Comment je peux faire ? Je ne veux pas retourner en prison ! »
Nous n’en sommes pas encore au comment préserver l’autre de sa propre haine, mais au comment se préserver, lui. Un pas est cependant franchi qu’il accepte de reconnaître. La tyrannie de la haine en lui est devenue agression pour sa propre survie. Il démarre un vrai travail avec une psychologue et demande, parallèlement, à aller à la messe. Il découvre, au long des mois qui passent, qu’il existe des personnes qui l’écoutent et croient en cette part de lui qui est sans haine. Ce sera une vraie naissance, à lui-même, aux autres. Il découvre l’amour davantage comme un allié que comme une menace.
 

Le goût de l’autodestruction


Mimou ne s’aime pas. Il le dit, le répète, le vit. Sur ses bras, les innombrables traces de coupure et de brûlure qu’il s’inflige sont la trace de ce sentiment qu’il entretient avec outrance. S’autodétruire ! Voilà un programme lancé par beaucoup de ceux que je rencontre au fil de mes entretiens, que cela soit à la prison ou dans mon cabinet. Rajouter de la souffrance à la souffrance, comme si de cette spirale il était impossible de sortir.
« Je ne connais que cela, je ne sais pas faire autrement, je ne m’aime pas… Je ne vaux rien… Ma vie n’a pas d’importance… » Les exemples ne manquent pas. Je n’irai pas jusqu’à dire comme Cioran : « Ce à quoi l’homme seul excelle, c’est la haine de soi » 9. Toutefois, je suis sûre qu’une des choses les plus difficiles est de s’aimer soi-même. « Chez Cioran, la haine de soi est identitaire, c’est une condition nécessaire pour être » commente Constantin Zaharia 10. Parvient-on à apprendre une vérité sur soi-même en se haïssant ? « Se haïr renforce encore davantage les liens avec soi… Je ne prends conscience de moi-même, je ne suis que lorsque je nie. » Tragédie humaine !
Je tente de ne pas oublier que, comme l’écrit Philippe Jeammet, « la destructivité n’a pas pour but ultime la mort, mais bien plus, nous semble-t-il, cette volonté de récupérer une maîtrise sur son destin, fut-ce au prix de la mort » 11. Il y a quelque chose de pathétique dans ce désir d’amour qui n’a pas trouvé d’autres voies que celles de haïr. Ils sont nombreux, ceux qui n’ont pas trouvé pour dire « Je suis » d’autre moyens que de se détruire ou de détruire l’autre.
 

Les issues dans la foi


« Je cherche la région cruciale de l’âme, où le mal absolu s’oppose à la fraternité », a dit André Malraux. Combien de femmes, d’hom­mes, d’enfants, de vieillards agonisent encore et toujours sous les tortures infligées par leurs semblables ! Combien d’êtres humains n’auront connu de leur vie que la lutte pour survivre !
Le mal que nous nous infligeons n’a pas de fin. Il cesse ici et recommence là-bas. Quel espoir avoir et comment prétendre que nous en soyons sauvés ? Certes, Dieu pardonne. C’est en tout cas un des fondements de la foi chrétienne. Mais l’amour n’a rien d’automatique au sens où il ne peut être involontaire, irréfléchi et, du coup, hors du champ insoupçonné qu’ouvre toute relation. Être sauvé relève donc de l’inattendu qu’ouvre la relation d’amour. Qu’est-ce à dire ?
Quelque chose nous échappe, quelque chose que nous ne maî­trisons pas, qui n’appartient pas à notre pouvoir, qui est d’un autre ordre. Quelqu’un nous attend. Qui que nous soyons, quoi que nous ayons fait. Quelqu’un nous espère. D’où que nous venions, où que nous soyons allés.
Pour être attendu, il faut quelqu’un qui prenne le temps d’atten­dre. C’est cette patience-là qui est amour, c’est cette fidélité-là qui sauve. Un amour qui attend est un amour qui ne désespère pas. Il laisse se dire le dernier mot, l’ultime geste dont il ne sait pas à l’avance ce qu’il sera. Dans nos vies, sans cesse surgit la vie là où on ne l’attendait plus, en celui ou celle auquel on ne croyait plus. Être témoin de cela, dans l’écoute, comme aumônier à la prison ou dans mon cabinet d’analyste, me met face à ce surgissement de la beauté. La haine, sous toutes ses figures déformantes, se défait sous la manifestation de la beauté. La beauté, en effet, s’oppose à l’horreur . « La beauté sauvera le monde », a dit Dostoïevski. Oui, la beauté en tant que gratuité absolue. L’amour désintéressé concourt à sauver ce qui semblait perdu. C’est-à-dire qui n’avait plus de sens — direction ni signification. L’amour fidèle de Dieu dit la beauté de l’Homme, ainsi que celle de Dieu.
Tuer la haine, c’est croire, jusqu’au bout, à cette beauté, même infime de chacun de nous. C’est croire Dieu quand il nous dit que nous avons du prix à ses yeux. La fraternité s’établit lorsqu’on y croit. Elle aide à résister au mal et concourt, de ce fait, à sauver le monde, envers et contre tout. Une fraternité ancrée en Christ, tenue en vie par Lui. C’est là peut-être que se trouve « ce bout de chemin à prendre à sa charge » que pressentait Ramón. En effet, n’y a-t-il pas à créer en nous cet espace où nous pouvons résister au travail que la haine ne cesse de vouloir faire en nous ?



1. L’amour de la haine, Gallimard, 1986, p. 125s.
2. La haine (collectif), PUF, 2005, pp. 139 et 55.
3. Ibid., p. 111.
4. Cf. Donald Winnicott, La crainte de l’effondrement et autres situations cliniques, Gallimard, 2000.
5. Aux carrefours de la haine, L’Épi, 1984.
6. Malaise dans la civilisation, PUF, 1971, p. 53.
7. Malaise dans la culture, PUF, 1995, p. 52.
8. L’amour de la haine, Gallimard, 1986, p. 439.
9. La tentation d’exister, Gallimard, 1986, p. 208.
10. « Mélancolie haineuse », Arches, t. 1, 2001, pp. 21-31.
11. Op. cit., p. 122.