Cerf, coll. « Pastorale », 2000, 145 p., 95 F.

Cet ouvrage s'inscrit dans une longue tradition : repérer les étapes qui structurent l'expérience spirituelle et donner des critères de validité. Néanmoins, la démarche de l'auteur est novatrice Louis Roy ne parle pas d'expérience spirituelle ou de mystique, mais du « sentiment de transcendance ». Cette distinction lui permet de souligner que des hommes rejoignent aujourd'hui un infini qui ne doit pas être confondu avec Dieu.
L'auteur présente d'abord un certain nombre de témoignages qui lui permettent de repérer les étapes qui structurent le sentiment de transcendance. Puis, il expose les opinions de ceux qui l'ont compris comme une projection psychologique de désirs subjectifs, ou comme un risque de jouir « de sa propre infinitude sans vraiment s'ouvrir au Transcendant ». Certes, réagit Roy, le sentiment océanique dont parle Freud est infantile et dangereux, et seule la grâce de Dieu donne la foi. Mais ces expériences peuvent déboucher sur une transformation humaine positive et une véritable rencontre de Dieu. Cela passe, ajoute l'auteur, par l'accueil de la négativité, du mal, de l'ambivalence dans laquelle nous vivons. Ouvrage intéressant et facile où se trouve privilégié le récit d'expériences positives.