Michel Maxime Egger Théologien orthodoxe, Lausanne.
A publié : Prier 15 jours avec Silouane (Nouvelle Citré, 2002) et La Terre comme soi-même : repères pour une écospiritualité (Labor et Fides, 2012).
Parution initiale du présent article (revu et corrigé) : juillet 2002.
 
Réchauffement climatique, disparition de milliers d’espèces animales et végétales, empoisonnement de l’air et des sols… La planète est en danger. En voie d’épuisement et polluées, les bases naturelles de la vie sont menacées. Avec elles, c’est la survie même de l’humanité qui est en danger. Si rien ne change fondamentalement, des désastres naturels et humains plus grands encore que ceux que nous connaissons déjà nous attendent. Il faut donc réagir. Agir. De nombreuses organisations de la société civile se sont mobilisées autour de la notion de « développement durable », notamment depuis le Sommet de la Terre à Rio en 1992. Les Églises aussi ont commencé à bouger, mais certainement pas encore avec l’engagement requis tant par la gravité de la situation que par les principes anthropologiques et cosmologiques de la foi chrétienne.
Contrairement à ce que beaucoup de fidèles – consciemment ou non – pensent trop souvent, le respect de la création est au cœur même du témoignage et de la mission de l’Église. De l’Incarnation à la Résurrection, toute l’œuvre salvatrice du Christ a une dimension cosmique (voir Col 1,15-20). Comme le dit Irénée de Lyon (IIe siècle) :
« L’Auteur du monde est en toute vérité le Verbe de Dieu : Luimême, dans les derniers temps, s’est fait homme, alors qu’Il était déjà dans le monde et qu’au plan invisible Il soutenait toutes les choses créées et se trouvait enfoncé dans la création. Voilà pourquoi Il est venu de façon visible dans son propre domaine, s’est fait chair et a été suspendu au bois, afin de récapituler toutes