Le Règne du Christ peut-il encore trouver un écho dans notre société sécularisée ? Cette question ouvre l’introduction et donne l’esprit et la ligne de réflexion de ce douzième ouvrage de la Petite Bibliothèque Jésuite créée en 2013 aux éditions Lessius. Le Père Claude Flipo, qui signe ce petit livre, est jésuite, bien connu des lecteurs de la revue Christus qu’il a longtemps animée, et auteur de plusieurs ouvrages spirituels.
Avant d’être un projet ou une réalité palpable, le Règne est un appel personnel, que Saint Ignace a expérimenté dans sa propre histoire. À ceux qui ont commencé à goûter à la vie de l’Esprit et désirent s’y livrer davantage, la méditation du Règne fonde l’appel du Christ à le suivre en lui offrant toute sa vie. Le combat intérieur contre les résistances des sens et des appétits, l’accueil des humiliations que Jésus a connues sont une composante indépassable de l’appel du Règne. Mais la joie d’une vie chaque jour offerte à l’amour de Dieu et du prochain, l’attrait d’une liberté toujours plus grande au service de l’Évangile et de sa justice, sont aussi le fruit reçu quotidiennement de la suite du Christ dans son Règne.
Après avoir évoqué la fonction du Règne, appel et offrande de soi qui fondent une vocation chrétienne, l’auteur en donne des illustrations fortes dans la vie et l’histoire de l’ Église où chacun est appelé à combattre avec elle ce qui détruit l’homme de l’intérieur et à servir en priorité ceux qui en sont victimes. Congrégations religieuses, mouvements spirituels ou d’action (comme le MEJ ou l’Apostolat de la prière) en sont toujours un visage aujourd’hui. Le Règne, enfin, est un appel universel à tout homme de bonne volonté qui cherche sa place, qui veut donner de l’ampleur et du sens à sa liberté personnelle et à sa responsabilité devant le monde. Face au règne de l’argent et du pouvoir qui aveugle leurs prétendants, le Règne de justice et de paix, d’amour et de vérité inauguré par Jésus demeure un ferment évangélique capable de mobiliser des énergies. « Seigneur, que veux-tu que je fasse pour toi ? »
 
 
Remi de Maindreville