Durant une randonnée, la fatigue venant, la nécessité de faire une pause se fait sentir. Commence alors une prospection subtile et délicieuse pour choisir le bon endroit. Pour ce faire, nous consentirons alors à marcher un peu plus longtemps jusqu’à ce que la combinaison de la vue proposée, des commodités offertes (l’ombre ou la chaleur, selon la saison) et de la lassitude ressentie aboutisse à la décision de s’arrêter quelque part et pour un temps relativement déterminé. Un lieu et un temps choisis ou, dans un sens biblique, un lieu et un temps élus !
Cette métaphore de la randonnée nous rappelle que l’association du repos, du lieu et du temps nous est assez naturelle. Tentons donc d’explorer le thème du repos selon Dieu sous ce double aspect du lieu et d’un temps pour le repos. Peut-être verrons-nous mieux alors 
la façon dont le Christ nous invite à une existence qui se repose en lui.
 

« Le lieu de mon repos »

Dans l’inlassable quête mutuelle de Dieu et d’Israël, le repos est évoqué sous une double forme. Tantôt, il est fait allusion à Dieu qui cherche « le lieu de son repos ». Tantôt, il est proposé à Israël de trouver « un repos quelque part ». Après des années d’errance, le peuple saint entrevoit l’installation possible dans la Terre promise. L’Écriture sainte nous décrit ce processus en trois étapes. Tout d’abord le livre des Nombres dans les chapitres 13 et 14 nous raconte l’échec de la première tentative d’entrée en Terre promise. Parce que la génération du désert n’a pas cru à la promesse de Dieu, une crise est ouverte qui nous enseigne que cette terre n’est pas méritée mais véritablement concédée par Dieu. Incrédule, cette génération est interdite de repos et condamnée à errer dans le désert le temps nécessaire pour qu’elle disparaisse et que la suivante, ainsi purifiée, puisse accéder à la Terre promise :
 
Le Seigneur dit à Moïse : « Je lui pardonne, comme tu l’as dit. Mais – je suis vivant ! et la gloire du Seigneur remplit toute la terre ! – tous ces hommes qui ont vu ma gloire et les signes que j’ai produits en Égypte et au désert, ces hommes qui m’ont déjà dix fois mis à l’épreuve sans obéir à ma voix, ne verront pas le pays que j’ai promis par serment à leurs pères. Aucun de ceux qui me méprisent ne le verra. Mais mon serviteur Caleb, puisqu’un autre esprit l’a animé et qu’il m’a parfaitement obéi, je le ferai entrer dans le pays où il est allé, et sa descendance le possédera » (Nb 14,20-24).
 
L’étape suivante, tirée du Deutéronome, situe le peuple d’Israël, enfin purifié, au seuil de la Terre promise, accessible pour la deuxième fois. Moïse y est mis en scène en train de faire mémoire des dons de Dieu à ce peuple oublieux. L’établissement sur la terre est alors présenté comme l’entrée dans un repos qui coïncide avec une paix à obtenir, car, à y regarder de plus près, la Terre promise est aussi une terre conquise où la cohabitati...

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