Cerf, coll. « Théologies », 2000, 468 p., 190 F.
Après le tome I, Les voies de l'intériorité (cf. Christus, n° 162, p. 218) et le tome II, La conformité au Christ (cf. Christus, n° 181, p. 88), voici le troisième tome du Dieu des mystiques, consacré aux manifestations de l'union à Dieu dans l'action : une perspective qui englobe ces femmes d'action que furent Catherine de Sienne, Thérèse d'Avila et Marie de l'Incarnation, mais qui, après Grégoire le Grand, privilégie — on ne s'en étonnera pas — Ignace de Loyola (cent soixante-dix pages). On ne le regrettera pas non plus, tant ces pages sont pénétrantes, offrant au lecteur une très heureuse synthèse de la spiritualité ignatienne.
Ignace mystique ? se demande l'auteur. Oui, mais mystique malgré lui, et qui ne fait que constater qu'il était l'enjeu de forces spirituelles : ce qui l'intéressait, c'était de savoir où Dieu le menait, en se rendant le plus disponible possible, et c'était aussi d'aider les autres à vivre cette expérience, en leur proposant les moyens qui lui avaient été profitables : une mystique de service et d'action apostolique, qui ne cherche pas l'ordre de l'évidence contemplative, mais celui de l'assurance opératoire. Aussi va-t-il, devant la nouvelle évangélisation de son temps, chercher le vouloir de Dieu non comme un décret, mais comme un agir au coeur des hommes. C'est dire que, pour lui, l'affectivité comme la réflexion sont toujours intégrées à l'expérience de Dieu.
Au cours de cette analyse pleine de finesse, l'auteur s'attarde à des notions qu'il éclaire de sa vaste culture spirituelle : la providence, le désir, les vertus, l'obéissance, le respect, les motions, la consolation, et ce mot si discret dans son réalisme : « aider » ou « s'aider », par lequel Ignace désigne la coopération de la liberté à l'agir divin. Heureuse surprise : les belles pages finales sur Joseph Wresinski, à qui le Quart-monde a dévoilé le sens du texte évangélique et l'identification de Jésus aux pauvres.
Ayant développé au long de ses trois volumes une « phénoménologie » de l'expérience spirituelle, l'auteur annonce une réflexion globale sur la théologie de la vie mystique.
Après le tome I, Les voies de l'intériorité (cf. Christus, n° 162, p. 218) et le tome II, La conformité au Christ (cf. Christus, n° 181, p. 88), voici le troisième tome du Dieu des mystiques, consacré aux manifestations de l'union à Dieu dans l'action : une perspective qui englobe ces femmes d'action que furent Catherine de Sienne, Thérèse d'Avila et Marie de l'Incarnation, mais qui, après Grégoire le Grand, privilégie — on ne s'en étonnera pas — Ignace de Loyola (cent soixante-dix pages). On ne le regrettera pas non plus, tant ces pages sont pénétrantes, offrant au lecteur une très heureuse synthèse de la spiritualité ignatienne.
Ignace mystique ? se demande l'auteur. Oui, mais mystique malgré lui, et qui ne fait que constater qu'il était l'enjeu de forces spirituelles : ce qui l'intéressait, c'était de savoir où Dieu le menait, en se rendant le plus disponible possible, et c'était aussi d'aider les autres à vivre cette expérience, en leur proposant les moyens qui lui avaient été profitables : une mystique de service et d'action apostolique, qui ne cherche pas l'ordre de l'évidence contemplative, mais celui de l'assurance opératoire. Aussi va-t-il, devant la nouvelle évangélisation de son temps, chercher le vouloir de Dieu non comme un décret, mais comme un agir au coeur des hommes. C'est dire que, pour lui, l'affectivité comme la réflexion sont toujours intégrées à l'expérience de Dieu.
Au cours de cette analyse pleine de finesse, l'auteur s'attarde à des notions qu'il éclaire de sa vaste culture spirituelle : la providence, le désir, les vertus, l'obéissance, le respect, les motions, la consolation, et ce mot si discret dans son réalisme : « aider » ou « s'aider », par lequel Ignace désigne la coopération de la liberté à l'agir divin. Heureuse surprise : les belles pages finales sur Joseph Wresinski, à qui le Quart-monde a dévoilé le sens du texte évangélique et l'identification de Jésus aux pauvres.
Ayant développé au long de ses trois volumes une « phénoménologie » de l'expérience spirituelle, l'auteur annonce une réflexion globale sur la théologie de la vie mystique.