Bayard, coll. « Evangiles », 2004, 150 p., 19,90 €.

Outre l'étude de la résurrection de Lazare dans le chapitre 10 de l'Evangile de Jean, l'auteur s'intéresse à la postérité littéraire de ce récit. L'annonce de la maladie de son ami et le retard avec lequel Jésus finit par se rendre à Béthanie offrent en effet aux différents protagonistes de l'épisode l'occasion de prendre la parole sur leurs questions par rapport à la mort, alors que Lazare reste totalement muet sur son propre sort
Ce silence de Lazare intéresse Alain Marchadour . ayant rappelé les différentes interprétations relativement convergentes des Pères et des auteurs du Moyen Age, il en vient à relire les essais d'exploitation du récit par des auteurs modernes depuis l'époque des Lumières jusqu'au XXe siècle. Dans ces relectures, on retrouve les questions du monde moderne sur la mort, chaque auteur relisant l'histoire de Lazare en fonction de ses intérêts culturels, de « son horizon d'attente ». Saurons-nous répondre à ces interrogations inquiètes ? Y aura-t-il en notre temps des Marthe et des Marie pour appeler le Seigneur auprès de celui qui ne peut plus parler ? Un exemple en est donné par la création d'organismes tels que la Maison de Lazare dans la région parisienne, à laquelle l'auteur consacre quelques pages.