Éprise d’un amour ardent,
Je me gagnai en me perdant.
Saint Jean de la Croix

La voie évangélique a un goût de vie et de liberté : la guérison des corps et des esprits, la pacification des cœurs par le pardon, la libération des opprimés, l’appel universel à la filiation divine et à la fraternité, la joie du Ressuscité donnée en partage et que rien ni personne ne pourra jamais ravir, à quoi il faut ajouter les images et symboles tels que le grain de sénevé appelé à devenir un arbre où les oiseaux du ciel viendront s’abriter nombreux, le pain multiplié et partagé, le vin le meilleur versé à profusion, la porte qui ouvre sur les vastes espaces de frais pâturages.
Mais quiconque a goûté cette voie évangélique, et a commencé à en vivre, éprouve très vite l’exigence d’une conversion radicale, touchant aux racines de son être. Car l’Évangile dit aussi qu’étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la vie, que le grain doit tomber en terre et mourir pour ne pas rester seul, que la vigne doit se laisser émonder pour porter du fruit et que si quelqu’un désire venir à la suite du Christ, il doit renoncer à tous ses biens, se renier lui-même et prendre chaque jour sa croix.


Quitter et se quitter

De telles exigences peuvent prendre sans doute des allures différentes chez les uns et les autres. Un mot