S'appuyant sur la certitude que le mal ne prévaudra pas, le chrétien nourrit une invincible espérance, qui le soutient dans la promotion de la justice et de la paix. Malgré les péchés personnels et sociaux qui marquent l'agir humain, l'espérance permet un élan sans cesse renouvelé de l'engagement pour la justice et pour la paix, avec une ferme confiance dans la possibilité de bâtir un monde meilleur.
Même si le « mystère de l'impiété » est présent et est à l’œuvre dans le monde (cf. 2 Th 2,7), il ne faut pas oublier que l'homme racheté a en lui suffisamment d'énergies pour s'y opposer. Créé à l'image de Dieu et racheté par le Christ qui s'est en quelque sorte uni à tout homme, ce dernier peut coopérer activement au triomphe du bien. L'action de « l'Esprit du Seigneur remplit le monde » (Sg 1,7). Que les chrétiens, spécialement les laïcs, ne cachent pas cette espérance au fond d'eux-mêmes, mais que, par une continuelle conversion et par la lutte « contre les maîtres de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal » (Ep 6,12), ils l'expriment aussi à travers les structures de la vie séculière.
Aucun homme ni aucune femme de bonne volonté ne peuvent se soustraire à l'engagement de lutter pour vaincre le mal par le bien. C'est un combat qui ne se mène valablement qu'avec les armes de l'amour. Quand le bien l'emporte sur le mal, l'amour règne ; et, où règne l'amour, règne aussi la paix.

JEAN PAUL II
Journée mondiale de la paix, 1er janvier 2005



Parodiant Nathanaël : « De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon ? » (/n 1,46), bien des chrétiens, interrogés sur la politique comme lieu d'une possible espérance, répondraient : « De la politique, peut-il sortir quelque chose de bon ? » Pour contrer ce scepticisme ne manquent ni les bons arguments, ni les textes vigoureux de Jean Paul II et de divers épiscopats.