Voilà quelques pages à la gloire de Mademoiselle Antoine qui m'apprit à quatre ans à me laver les mains. « C'est le seul moment, me disait-elle, – regarde ! – où tes mains jouent ensemble. Et si tu es attentive à leur jeu, tout devient silencieux autour de toi. »
À la gloire aussi de Madame Amos qui nous vouvoyait à six ans et me prédit que je serais écrivain.
À la gloire de Madame Jeanson qui, à la lecture de Marivaux, nous montrait la chair de poule qui couvrait son avant-bras : « Voilà, disait-elle, à quoi on reconnaît la vraie littérature. »
En hommage enfin à Maître Fourel qui, au conservatoire de Marseille, aggrava ma passion des mots et tenta en vain de m'ôter mon pathos.
À tous ceux, à toutes celles qui me guérirent à jamais de la maladie mortelle : le désintérêt, l'incuriosité1.
« C'est le seul moment, me disait-elle, – regarde ! – où tes mains jouent ensemble. Et si tu es attentive à leur jeu, tout devient silencieux autour de toi. » Ces mots accompagnent chacune de nos formations pour les nouveaux entrants, enseignants comme personnels de droit privé, des établissements scolaires jésuites : « Et si tu es attentive à leur jeu, tout devient silencieux autour de toi. » Cette invitation de l'enseignante