L'Atelier, 1999, 144 p., 85 F.

L'esprit d'ouverture au monde propre aux militants chrétiens a développé une forme de spiritualité séculière et moderne, enracinée dans une solide tradition chrétienne. Aujourd'hui, cependant, l'Eglise se trouve affrontée à une nouvelle donne : non plus s'ouvrir à un monde dans lequel chacun est immergé, mais ouvrir de l'intérieur à l'amour d'en haut ce monde qui tend à se construire dans l'autosuffisance. On ne le peut sans s'opposer aux forces de dissolution ou d'éclatement : le oui de la bénédiction s'articule sur le non du jugement. Le oui chrétien doit traverser le non à la fatalité d'une existence apparemment vide de sens. C'est l'obéissance confiante à la Parole qui donne à cette existence le sol ferme qui permet de construire. D'où la nécessité de « proposer » non pas seulement une relecture spirituelle qui dit le sens de l'existence mais une foi qui opère révèle à l'homme sa vocation, le constitue comme sujet de l'histoire. Les chrétiens ont reçu un savoir-vivre pratique de l'amour : ils ont les moyens, les savoir-faire. Ils n'ont pas à « chercher ailleurs », comme en s'excusant de croire, mais à retrouver, dans leur expérience spirituelle, la confiance de la proposition.
Voilà une réflexion stimulante qui, même si elle laisse parfois sur sa faim, fait oeuvre de discernement et nourrira la méditation sur la situation spirituelle de l'Eglise après la Lettre des évêques aux catholiques de France.