Le dévolu est jeté sur un texte capital qui en récapitule et en anticipe beaucoup d’autres : le chant du serviteur souffrant en Isaïe (52,13–53,12). Son cadre est constitué des chapitres centraux du plus grand des prophètes et du plus imposant recueil prophétique : le Deuxième Isaïe (40–55), datable en tout et en parties approximativement du retour de l’exil à Babylone (586-537 av. J.-C.).
Mise en situation
Sans autre préambule, ce chant fait parler quelqu’un :« Vous ne sortirez pas à la hâte ;
vous ne vous en irez pas en fuyards,
c’est Yhwh, en effet, qui marche à votre tête,
et votre arrière-garde, c’est le Dieu d’Israël. (…)
Voici : il resplendira, mon serviteur,
il sera haut placé et surélevé et exalté beaucoup,
ainsi défiguré, on ne le voyait plus en homme,
ainsi il purifiera les nations nombreuses,
à son sujet les rois fermeront leur bouche.
Car ils auront vu ce qu’on ne leur avait pas dit,
appris ce qu’ils n’avaient pas entendu. »
(Is 52,11.12-15)
Avant l’ouverture du chant, le verset 11 rappelle la symbolique de l’Exode : la colonne de nuée, le jour, la colonne de feu, la nuit, pour symboliser la protection du peuple par le Seigneur 1. La théologie de la création prend son essor à partir de l’expérience de mort et de résurrection dans l’exil et le retour d’exil. Si son Dieu sauve Israël du désastre grâce à l’intervention d’un roi païen, non-Juif, Cyrus, il est à la fois le Seigneur d’Israël et des nations, le sauveur et le...vous ne vous en irez pas en fuyards,
c’est Yhwh, en effet, qui marche à votre tête,
et votre arrière-garde, c’est le Dieu d’Israël. (…)
Voici : il resplendira, mon serviteur,
il sera haut placé et surélevé et exalté beaucoup,
ainsi défiguré, on ne le voyait plus en homme,
ainsi il purifiera les nations nombreuses,
à son sujet les rois fermeront leur bouche.
Car ils auront vu ce qu’on ne leur avait pas dit,
appris ce qu’ils n’avaient pas entendu. »
(Is 52,11.12-15)
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