Le titre du premier ouvrage exprime sans doute bien l'intention de l'auteur dans ces deux livres : prêtre, prédicateur, il veut annoncer la Bonne Nouvelle du salut en Jésus Christ. D'une grande culture historique, linguistique et biblique, il choisit des passages de l'Ancien Testament, les situe dans leur contexte et les commente, à partir de sa visée. Il a fait ce travail dans des groupes de lecture de la Bible, à l'origine de ces publications.

Pour le croyant en Jésus Christ qui n'a guère lu l'Ancien Testament, et qui se demande ce qu'il est possible d'en tirer pour confirmer sa foi, ces deux livres ont de l'intérêt ; ils cherchent à faire comprendre dans quelle humanité, dans quelle histoire, dans quel arbre généalogique, Jésus est venu par son Incarnation et a accompli les Écritures. Les textes choisis permettent de repérer l'enracinement de bien des détails de la vie de Jésus racontée par les évangiles, de les mettre en perspective.

Dans La joyeuse annonce du salut, on se demande, au cours de la lecture des premiers textes tirés de la Genèse (neuf textes sur les treize commentés), comment la question du salut va être vraiment travaillée. Un peu à la fois, deux dominantes émergent : la généalogie de Jésus et la Pâque-Exode.

Ouvrir le livre de Ruth est symptomatique de la démarche : le début de ce livre porte sur de belles évocations de l'histoire de Booz et de Ruth dans la littérature (avec notamment Victor Hugo et Paul Claudel) ; et, après une brève étude du texte biblique, il montre comment la Rédemption – la notion de rachat en particulier – et les personnes de Marie et de Joseph trouvent de l'épaisseur, du sens, à partir de ces anciennes figures. On n'est pas loin de ce que Jésus a dû faire avec les disciples d'Emmaüs : relire les Écritures pour leur expliquer tout ce qui le concernait.

La principale limite de cet ouvrage, à mon avis, porte sur la notion d'accomplissement de l'Ancien par le Nouveau qui se dégage de ces lectures. À chercher comment des personnages et des situations de l'Ancien se retrouvent dans le Nouveau, comment l'écriture du Nouveau s'appuie sur ce qui était en germe dans l'Ancien pour exprimer un dépassement, on fragilise l'appréciation du texte de l'Ancien Testament pour lui-même.