Sans être explicitement employé dans le livret des Exercices spirituels, le terme de « durée » en sous-tend cependant le cheminement. Cet article se propose de s’arrêter sur cette notion de durée dans la vie spirituelle afin d’en voir la portée et les conditions, et de dégager les fruits qui en découlent dans la vie de celui qui se met à l’école du Christ Jésus venu habiter notre temps et qui, en s’incarnant, nous apprend à vivre la durée d’une manière unique.
 

De la durée et de l’instant


Couramment, il y a deux façons de parler de la durée : celle d’un temps horloge, objectif, mesurable, qui défile entre un début et une fin, ou celle d’un temps qui vient du sentiment d’un vécu intérieur, dont l’effet produit n’est pas proportionnel à la durée objective mais à l’intensité de ce qui a été ressenti : angoisse, ennui, panique, joie, bien-être, plénitude… et qui en modifie alors la perception : une heure peut sembler une seconde ; et une seconde, une heure.
Savoir vivre le temps qui nous est donné ne va pas de soi. Pourtant la qualité de notre vie dépend bien de notre manière de conjuguer ensemble, au jour le jour, dans le concret de notre existence, ces deux composantes du temps que sont la durée et l’instant. Mais les tenir l’une et l’autre dans une unité, donc vivre tout à la fois l’instant présent et la durée, n’est pas inné. Cette unité, il nous revient de la construire pour qu’une succession de moments exprime notre permanence humaine et spirituelle, et que la durée devienne durée de vie. Car la durée n’est pas un temps mais un accomplissement. C’est là l’oeuvre de toute une vie et un apprentissage jamais achevé, toujours à reprendre, laborieux mais passionnant !
Apprentissage passionnant, car nous ne sommes pas seuls pour le vivre. Nous avons Dieu avec nous, le plus grand de tous les pédagogues, qui nous offre le temps dont nous avons besoin et au cours duquel, si nous le voulons bien, il nous guide, éclaire nos pas et nous soutient patiemment dans notre marche, calquant son pas au rythme du nôtre. Il sait que du temps nous est nécessaire pour nous développer spirituellement en apprenant par sa grâce à laisser son Esprit investir tout notre être, corps, coeur, esprit, et nous donner ainsi de pouvoir répondre à notre vocation d’enfants appelés à coopérer à son oeuvre de vie au coeur du monde. Encore faut-il que ce temps soit vécu dans l’épaisseur de la durée pour qu’il puisse produire un fruit de vie qui demeure.


Faire mémoire des bienfaits


Dès l’origine des temps, Dieu a éveillé l’homme à la durée spirituelle. Nous le voyons avec le peuple d’Israël : pendant des milliers d’années, il l’a progressivement préparé à la venue du Messie pour le salut du monde. Cette durée n’a pas été linéaire. Elle a été traversée de hauts et de bas, de fidélité et de refus à la présence active de Yahvé. Mais tout du long, Yahvé l’a patiemment incité, par la voix de ses prophètes, à faire mémoire de tous les bienfaits dont il l’avait comblé, de sorte que par cette réflexion intérieure il en comprenne mieux le sens et puisse continuer sa marche avec courage et confiance.
Repris maintes et maintes fois dans les différents livres de l’Ancien Testament, cet appel est tout aussi présent dans le Nouveau. Jean, par exemple, ne cesse de nous demander de demeurer en Dieu et, pour cela, il nous invite à faire mémoire des oeuvres du Christ pour qu’en lui notre foi et notre confiance s’enracinent en profondeur tout au long de nos jours, de sorte qu’entrant peu à peu dans son intimité nous collaborions plus activement à son oeuvre de salut. Quant à Luc, dès le début de son évangile, il nous montre comment Marie a conjugué ensemble durée et moment présent pendant toute sa vie : encore jeune fille, elle portait en elle si intensément l’aspiration de son peuple que, lorsque dans la durée de son attente elle a entendu la parole de l’ange, à l’instant, d’un coeur grand ouvert, elle l’a accueillie avec foi et confiance, donnant ainsi au Père de pouvoir envoyer son Fils au monde. Mais ensuite, nous précise Luc par deux fois, « Marie conservait avec soin tous ces souvenirs et les méditait en son coeur » (Lc 2,19.51). Dans la durée de ses jours, elle les pesait dans son coeur pour en sonder l’épaisseur, la densité. Elle les reliait entre eux, en tirait tout le sens possible.
 

Le déploiement de l’expérience


Cette Parole par laquelle nous pouvons percevoir comment Marie a vécu la temporalité est, pour chacun de nous, porteuse d’un message de vie très fort : elle nous dit comment vivre la durée pour que notre vie devienne vie spirituelle. L’adhésion croyante en la personne du Christ et à son message « ne se réalise pas sur-lechamp et, si c’est éventuellement le cas, cela demande une reprise et une maturation dans la durée » [1]. Cette précision nous fait penser à tous ceux qui, comme dans un flash spirituel, font une expérience soudaine de Dieu : ils ont une prise de conscience globale qui prend tout leur être, le rassemble, unifie en eux toutes choses dans un effet de clarté et d’évidence. Cet insight laisse en eux des traces à jamais. Désormais, il y aura pour eux un avant et un après, mais c’est dans la durée que cet instant, par la prise de distance, va pouvoir déployer toutes ses harmoniques, à l’image de ce qui est survenu à Paul sur le chemin de Damas : si son illumination fut subite – même si son passé de juif intègre et rigoriste l’y préparait de façon souterraine –, aussitôt après il disparaît durant trois ans. Là, dans la solitude, il intériorise ce qui lui est arrivé, le « digère » en quelque sorte, pour le faire pleinement sien et en recueillir tout le fruit qui lui permettra d’accomplir avec justesse et dynamisme sa mission d’évangélisation auprès des païens. Il y a aussi l’expérience d’Ignace :
 
Il nous dit qu’il croissait dans la fidélité à trouver Dieu. Cette expérience a sa source dans les grâces reçues à Manrèse, lorsque, au bord du Cardoner, ses yeux commencèrent à s’ouvrir et qu’il « comprit et connut de nombreuses choses, aussi bien des choses spirituelles que des choses concernant la foi et les lettres ». Illumination qui fait de lui un « autre homme », parce qu’il saisit désormais d’un seul regard le Dieu qui est source de tout bien et le monde sortant de ses mains créatrices. Avec les années, il progresse dans cette vision unifiante, contemplant, « en l’infinie bonté de Dieu, le principe, le milieu et la fin de tout bien ». [2]
 
Paul et Ignace, l’un comme l’autre, n’ont pas évacué, pour passer à autre chose, l’expérience de Dieu qui les avait saisis à un moment donné. Bien au contraire, tout comme Marie, ils l’ont portée dans leur coeur et l’ont longuement méditée. Ce qui leur a donné d’être présents d’une façon toujours plus ajustée au moment et aux circonstances qui se présentaient à eux, instant après instant, et de prendre en conséquence les décisions qui convenaient.
 

Dans une conversion constante


L’inscription du mystère de l’Alliance en notre personne ne se réalise pas sans nous, ni d’un coup ! Encore faut-il que nous y consentions d’un coeur large, de plus en plus éclairé et coopérant, et cela dans la durée. Par suite, notre existence humaine est le temps de la conversion permanente, autrement dit du retournement existentiel par lequel, sous l’inspiration de l’Esprit saint, nous nous retournons vers le Christ. Même si nous savons que notre conversion ne sera jamais définitivement établie, que souvent nous la romprons, nous sentons tout aussi fortement que nous sommes appelés, au coeur de ces hauts et de ces bas que nous traversons et traverserons, à devenir fidèles à cette nouvelle durée. Et, pour cela, à reprendre jour après jour, instant après instant, le combat pour apprendre en toute occasion et de plus en plus profondément à choisir de passer de la mort à la vie de ressuscités avec et par le Christ par une présence plus ajustée au moment présent.
L’Esprit « inspire et illumine l’âme par son influence secrète et incessante, par ses motions et ses inspirations. […] Chaque âme doit inventer ainsi son propre itinéraire spirituel ; et sa fidélité est toujours faite de conversions successives, de plus en plus profondes ; celles-ci traduisent l’empreinte croissante de l’Esprit saint sur sa durée […] » [3]. Cela suppose que, dans la durée de chaque jour, nous entretenions notre désir amoureux pour notre Dieu. Alors, dans le silence de notre coeur, nous devenons des guetteurs, attentifs à ce qui vient dans notre présent pour davantage nous y enraciner et y correspondre de manière plus ajustée. Cette disponibilité, entretenue au jour le jour, nous rend de plus en plus finement vigilants, fortifie de façon plus dépouillée ou purifiée notre fidélité dans l’engagement pris.
Ce processus de croissance peut conduire à des décisions hors du commun comme celle du père Kolbe qui, dans le camp de la mort, choisit de se livrer à la place d’un père ayant charge de famille : un tel acte ne s’improvise pas, il a un enracinement antérieur et, en même temps, il est spontané mais il vient de loin ; il est dans la cohérence de la personne, si bien qu’elle le pose avec naturel. C’est le fruit mûr d’un cheminement intérieur de longue haleine tant dans l’amour pour Dieu que dans l’amour pour le prochain.

__La durée dans les Exercices spirituels...

Arrivés à ce stade de notre réflexion, nous nous sommes interrogés sur la manière dont Ignace gérait la durée dans le livret des Exercices spirituels. Certes, le terme n’y est pas employé, mais il nous est apparu évident qu’en son intégralité le cheminement proposé prend pleinement en compte cette dimension et même la favorise. En effet, il nous fait entrer davantage dans la durée chrétienne car il nous donne, avec plus de vérité et d’intensité, de nous imprégner du mystère d’Alliance dans son ampleur : après nous avoir donné la possibilité d’éprouver l’amour miséricordieux de notre Dieu pour chacun de nous personnellement, puis de connaître de l’intérieur la manière dont le Christ a vécu sans faillir, par son Incarnation et ses trente-trois ans parmi nous, la durée dans notre temporalité – contemplation qui, peu à peu, nous conduit à choisir de nous engager à sa suite, résolument et de façon spécifique –, nous contemplons le Christ en le suivant dans sa Passion et sa Résurrection ; et ceci a pour effet de nous confirmer fermement dans notre élection, autrement dit dans notre nouvelle manière d’aborder désormais notre vie selon et dans la durée chrétienne. 
Quant aux moyens qu’Ignace nous propose pendant ce parcours, ils sont tous une aide pour favoriser en nous la concrétisation de cette durée. Pensons aux multiples endroits où il nous invite, avec des variantes, à « répéter » pour que le processus de l’intériorisation et, du coup, celui de notre libération, puisse se produire en notre conscience et notre coeur : ainsi, il nous demande de reprendre le même texte à méditer pour qu’il « s’infuse » en quelque sorte en nous, ou bien de reprendre la même attitude dans la manière de nous préparer à un exercice pour que nous le vivions d’un coeur large et généreux et de façon ordonnée au service et à la gloire de notre Seigneur. Pensons aussi à sa demande de relire l’exercice que nous venons de vivre afin de voir comment Dieu nous a conduits et comment nous avons à y être fidèles par la suite pour que le mystère d’Alliance s’inscrive davantage en nous et donc en notre quotidien.
 

... Et dans les « Exercices dans la vie »


Lorsque les Exercices sont vécus dans la vie, l’influence de la durée est considérable. Du fait qu’aucune échéance ne soit déterminée à l’avance tant pour la fin des Exercices que pour les étapes du cheminement, l’accompagné ressent une très grande sécurité intérieure qui engendre en lui une vraie détente de tout son être – condition indispensable pour que l’Esprit puisse en toute liberté investir la durée humaine et la transfigurer. Ainsi, étant sûr qu’il peut prendre son temps sans une pression extérieure qui le contraindrait en luimême à aller plus vite, « il peut maintenir, aussi longtemps qu’il en éprouve les bienfaits, une attitude spirituelle qui est pour lui source de paix ou de joie » [4]. Cela lui donne de goûter par le coeur et dans un mouvement de conversion les choses intérieurement, de les goûter « de façon pleine avec le sentiment qu’[il] se livre à la grâce de Dieu ». Il vit cela au moyen de la « répétition » à laquelle il apprend à s’ouvrir sans restriction aucune. Cette répétition lui permet, dans la Parole qu’il est en train de prier, d’aller jusqu’au bout de ce qui est possible pour lui sous l’action de l’Esprit. Lentement, de répétition en répétition, chacune lui apportant du neuf qui surgit de l’intérieur même de sa prière, dans un dialogue prolongé entre le Créateur et lui, sa créature, « se précisent pour lui la voie qui est la sienne et l’appel de Dieu dans sa vie » [5].
 

Dans la vie, les échos de la prière


Dans cet apprentissage à la durée spirituelle, les Exercices dans la vie offrent à l’accompagné un autre atout d’une très grande richesse : tout ce qui constitue sa vie au quotidien – famille, profession, engagements, relations – devient progressivement pour lui le terreau de cet apprentissage où l’instant présent prend sens pour devenir un moment lié à tout un passé et ouvert sur un avenir. De fait, l’intériorisation et l’approfondissement qui s’opèrent en lui ne sont pas liés uniquement au goût intérieur et à l’exercice d’oraison, mais également à « la confrontation constante avec sa réalité quotidienne » [6], autrement dit à son comportement entre les temps d’oraison. Au cours de la journée, il laisse se répercuter en lui les échos de son oraison qui continuent à l’habiter comme une force, un désir, un appel, mais sa manière de vivre son réel en vérifie toute la valeur. Du coup, son oraison suivante s’en trouve modifiée tout en soutenant et en garantissant constamment la conversion qui s’opère dans sa vie.
Le lien que l’accompagné établit entre son oraison et son comportement au cours de ses journées donne épaisseur et sens à sa durée humaine qui, par là même, devient progressivement une durée spirituelle vivifiante. De fait, un glissement à l’intérieur de sa vie quotidienne se produit : il s’agit toujours de sa vie concrète qui est là, ici et maintenant, mais elle s’éclaire d’une lumière nouvelle. Une force intérieure le conduit qui lui donne de passer à chaque instant de l’égoïsme au don de soi, d’une vie possédée à une vie reçue. Ce qui entraîne en lui une modification de son rapport à l’existence quotidienne : dans une attitude de foi, il l’accueille des mains de Dieu perçu comme en étant « l’origine en ce sens qu’il est celui qui donne valeur et vérité à tout [son] être » [7]. Ainsi, la manière dont il réagit au coeur de son quotidien, dont il se rend présent à ce qui vient au moment présent, dont il interprète dans un regard de foi son existence, la manière dont il répond par la grâce de Dieu à l’inspiration de l’Esprit à l’occasion de telle ou telle situation, tout cela lui donne une meilleure connaissance de lui-même et nourrit son expérience du silence intérieur, qui résulte de son accord avec lui-même et avec la vie ; ce qui l’ouvre à l’adoration confiante de Celui qui est et dont il sent la présence vivante au plus profond de lui-même. Une sorte d’adhésion se confirme en lui qui donne à ses relations humaines une consistance nouvelle.
 

L’esprit qui prend corps


Dans cette ouverture progressive à l’Esprit de Dieu au coeur du quotidien, la durée joue un rôle essentiel : elle permet à une liberté de se décider « par maturation et non par à-coups ou par moments de contrainte. […] C’est le temps d’une expérience créatrice » [8]. Peu à peu, l’accompagné prend conscience dans la foi qu’une option fondamentale est en train de prendre corps en lui, qu’elle se forme et mûrit lentement. Durant des semaines, voire des mois, il peut déjà commencer à en juger les effets sur son comportement, son affectivité, sa vie psychologique, intellectuelle, et il sent de plus en plus avec certitude qu’elle est vraiment sienne. Ce long temps de maturation spirituelle est pour lui « un temps d’attente active : attente d’un appel de Dieu à travers la variété de [son] être humain, attente du moment où les phases successives du « discernement » font place à une continuité libératrice » [9]. En même temps, il constate que, malgré son immense désir de se donner entièrement à Dieu sans aucune restriction, son coeur demeure « divisé » au lieu d’être « uniquement pour son Créateur et Seigneur ». Et cela, il le vérifie dans sa manière d’être dans son milieu familial, professionnel, culturel. Alors, c’est avec une humble assurance et une totale confiance qu’il s’appuie uniquement sur la fidélité de la grâce de Dieu pour se décider de se livrer « librement et tranquillement » à la vérité de l’appel de l’Esprit saint dans sa conscience.
Dans ce chemin où la durée humaine devient durée spirituelle par l’adhésion à l’Esprit qui donne à l’accompagné d’intégrer dans la foi tous les aspects de son humanité, nous voyons combien le rôle de l’accompagnateur est important. Il lui faut absolument respecter le rythme personnel de l’accompagné et le point où il en est. Or l’accompagnateur peut être tenté de vouloir le faire avancer en lui proposant un élément pour ouvrir une étape nouvelle alors qu’il n’en est pas là. Par son action, il risque alors d’interrompre quelque chose qui commençait en l’accompagné, il risque même de l’empêcher de laisser venir à sa conscience claire un sentiment encore confus et d’en arrêter la germination. En même temps, il lui faut percevoir quand l’accompagné a le sentiment que le fruit de telle grâce longuement demandée est obtenu, ou quand il « ressent que quelque chose est accompli et qu’un « terme » est mis, comme de l’intérieur, à une étape, en même temps que s’amorce le désir d’une étape nouvelle » [10]. Alors il faudra que l’accompagnateur sache lui proposer quelque chose de nouveau tout en respectant « le cours “des sentiments et des goûts” par lesquels est conduit le retraitant. Le respecter, cela veut dire aller dans le même sens, éviter l’apport de “points” ou d’“explications” qui créerait une sorte de dissonance et qui empêcherait en tout cas l’unité et la simplicité de s’établir » [11].
 
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Tout chrétien a pour vocation de vivre de plus en plus de la durée spirituelle à chaque instant de sa durée humaine. Là réside le secret d’une vie unie à Dieu, d’une vie heureuse parce qu’elle goûte déjà de l’éternité dans sa temporalité en ayant « la perception de la vie quotidienne et concrète comme source d’un appel, d’une renaissance, d’un commencement, à partir de l’Esprit de Dieu qui “plane sur les eaux” humaines pour leur donner forme et sens » [12]. Là réside aussi la force du témoignage qui interroge et éveille les coeurs.

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[1] Henri Bourgeois, L’expérience chrétienne du temps, Cerf, 1987, p. 138.
[2] M. Giuliani, L’accueil du temps qui vient, Bayard, 2003 (rééd. Lessius, 2015), p. 279.
[3] Jean Mouroux, Le mystère du temps, Aubier, 1962, p. 234.
[4] M. Giuliani, « Progressio », Supplément, nos 18-19, p. 30.
[5] M. Giuliani, L’expérience des Exercices spirituels dans la vie, DDB, 2003, p. 16.
[6]
M. Giuliani, « Progressio », p. 31.
[7] Id., p. 14.
[8] Id., p. 94.
[9]
M. Giuliani, L’expérience des Exercices spirituels dans la vie, p. 243.
[10] M. Giuliani, « Progressio », p. 118.
[11] Id., p. 136.
[12] Id., pp. 14-15.