Préf. Q.-M. Carbone.
Introd. F. Florand,
Cerf, coll. « Sagesses chrétiennes », 2004, 912 p., 59 €.
A Henri Bremond revient l'honneur d'avoir rendu son lustre à ce monument de la littérature spirituelle du XVII' siècle. Il a vu dans cet ouvrage, ainsi que dans les écrits plus répandus du P. Piny (autre dominicain qui vécut, lui, dans la seconde moitié du siècle), la synthèse théologique et spirituelle qui éclairait et justifiait sa conception de la mystique à l'époque moderne — mystique du pur amour et de l'abandon à la grâce sanctifiante. A ses yeux, Chardon avait réussi là où Fénelon, dans l’Explication des maximes des saints, échouera une demi-siècle plus tard, aux yeux du magistère, dans sa tentative pour fonder théologiquement la doctrine du pur amour.
C'est aux âmes ferventes, éprouvées par les souffrances et les croix spirituelles, que s'adresse Chardon, directeur de grande expérience. Il les éclaire sur le sens de leurs épreuves en les invitant à y voir la manière qu'a Dieu de les visiter : elles sont associées au mystère même de sa sainteté, de sa vie. Ces âmes, baptisées dans la mort du Christ, peuvent sans crainte s'abandonner aux effets, en elles, de la grâce sanctifiante : c'est la vie même du Christ, et du Christ en sa passion, qui opère en elles pour les purifier et les vivifier de la vie même de Dieu.
C'est à la théologie thomiste dont il était nourri que Chardon emprunte les catégories qui lui permettent de fonder une véritable théologie mystique. Sa synthèse inégalée a suscité l'admiration de théologiens comme les PP. Congar ou Torrell : doctrine des « processions divines », des « missions » et de la grâce sanctifiante. Le mystère du Christ est évidemment au centre de cette méditation : mystère du Verbe incarné en son union hypostatique, bien sûr, mais aussi doctrine du Corps mystique, en des développements qui annoncent les redécouvertes de la théologie catholique au début du XXe siècle.
Les Editions du Cerf ont eu raison de reprendre la belle édition de 1937 par le P Florand (t 1961), ici légèrement rénovée.
Introd. F. Florand,
Cerf, coll. « Sagesses chrétiennes », 2004, 912 p., 59 €.
A Henri Bremond revient l'honneur d'avoir rendu son lustre à ce monument de la littérature spirituelle du XVII' siècle. Il a vu dans cet ouvrage, ainsi que dans les écrits plus répandus du P. Piny (autre dominicain qui vécut, lui, dans la seconde moitié du siècle), la synthèse théologique et spirituelle qui éclairait et justifiait sa conception de la mystique à l'époque moderne — mystique du pur amour et de l'abandon à la grâce sanctifiante. A ses yeux, Chardon avait réussi là où Fénelon, dans l’Explication des maximes des saints, échouera une demi-siècle plus tard, aux yeux du magistère, dans sa tentative pour fonder théologiquement la doctrine du pur amour.
C'est aux âmes ferventes, éprouvées par les souffrances et les croix spirituelles, que s'adresse Chardon, directeur de grande expérience. Il les éclaire sur le sens de leurs épreuves en les invitant à y voir la manière qu'a Dieu de les visiter : elles sont associées au mystère même de sa sainteté, de sa vie. Ces âmes, baptisées dans la mort du Christ, peuvent sans crainte s'abandonner aux effets, en elles, de la grâce sanctifiante : c'est la vie même du Christ, et du Christ en sa passion, qui opère en elles pour les purifier et les vivifier de la vie même de Dieu.
C'est à la théologie thomiste dont il était nourri que Chardon emprunte les catégories qui lui permettent de fonder une véritable théologie mystique. Sa synthèse inégalée a suscité l'admiration de théologiens comme les PP. Congar ou Torrell : doctrine des « processions divines », des « missions » et de la grâce sanctifiante. Le mystère du Christ est évidemment au centre de cette méditation : mystère du Verbe incarné en son union hypostatique, bien sûr, mais aussi doctrine du Corps mystique, en des développements qui annoncent les redécouvertes de la théologie catholique au début du XXe siècle.
Les Editions du Cerf ont eu raison de reprendre la belle édition de 1937 par le P Florand (t 1961), ici légèrement rénovée.
