JOSÉ IGNACIO GARCÍA JIMÉNEZ S.J. Directeur adjoint de l’Office Catholique d’Information et d’Initiative pour l’Europe (OCIPE), Bruxelles. Cet article, traduit et abrégé par Yves Roullière, est tiré de la revue Manresa, n°81, juillet 2009. Nous remercions son rédacteur en chef de nous avoir autorisés à le traduire.
 
La contemplation de l’Incarnation est probablement l’une des pages les plus belles des Exercices spirituels, grâce peut-être à son apparente naïveté ; grâce aussi peut-être à la capacité qu’elle a de rendre « sensible » un mystère définitif de notre foi qui, s’il est raconté dans les Écritures, n’est pas pour autant décrit ; peut-être parce qu’elle présente la radicale proximité de Dieu avec beaucoup d’attrait ; peut-être encore parce qu’elle décrit déjà, méthodologi­quement, ce que seront les contemplations qui suivront ; peut-être, enfin, parce qu’elle cherche à provoquer chez l’exercitant une réponse tellement passionnée que seul celui qui s’ouvre librement à la présence amoureuse de Dieu peut répondre amoureusement, en engageant sa propre vie.
 

La volonté rédemptrice de Dieu


Le texte propose de contempler, par l’imagination, le moment où la Trinité décide que la deuxième personne se rende présente à l’histoire humaine. Il s’agit évidemment là d’une évocation anthro­pomorphique d’un mystère de foi. Ni le temps, ni l’espace concret ne peuvent ainsi affecter la vie divine. De fait, nous n’avons pas de données de la Révélation qui nous permettent d’exprimer que la vie divine, immanente, se développe de la sorte. Au reste, tout dépend de la manière dont on joue légitimement avec les affects en proposant une réponse aussi innocente que chargée de sens.
Les mots « Faisons la rédemption » recueillent le désir profond de Dieu pour l’humanité et le monde, il s’agit du « désir salvifique deDieu »