La lecture du journal, disait Hegel, est la prière du matin du philosophe. Combien plus la relecture de la journée est-elle la prière du soir du chrétien ! Gandhi, qui était plus dévot que Hegel, et plus exposé, confiait qu'il n'aurait pu tenir sans la prière : « Elle est la clé du matin et le verrou du soir. » Formule riche de sens, que le disciple du Christ fait volontiers sienne ! La prière n'est-elle pas une clé qui ouvre les yeux de la foi sur le monde ; et un verrou qui les recueille dans la méditation de tout ce qui arrive ? Car l'Esprit de Dieu continue d'écrire la Bonne Nouvelle du salut dans l'histoire des hommes.
Cependant, les bonnes nouvelles étant plus discrètes que les mauvaises, il faut être attentif à démêler l'écheveau. Les journaux nous livrent, en vrac, les unes et les autres, mais seule la foi devine leur dimension spirituelle. C'est pourquoi la lecture des événements qui nous arrivent, petits et grands, heureux ou fâcheux, est un « exercice spirituel » dont on ne peut se passer. Sa difficulté tient souvent à l'urgence qui oppresse ou au tragique qui paralyse, mais plus encore à la superficialité du regard. Nous en restons à la surface des choses et donnons dans le piège, au lieu de lever les yeux et de remonter à la source, où tout est divin. Ce monde que nous savons si bien profaner est sorti des mains de Dieu, et chacun autour de nous a une valeur sacrée, celle du sang de son Fils. Ne pas prier, ce serait laisser Dieu et sa création hors de notre l'existence.
Ce qui nous touche dans le cours des choses, c'est leur visage humain. Un cataclysme est un fait divers, mais l'accident d'un proche est un événement. Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes ne nous affectent que par leur caractère singulier, un regard, un sourire, une main qui se tend. Les hôpitaux sont remplis de lits, et les statistiques les recensent. Mais Jésus dit : « J'étais malade, et tu m'as visité ! » Lorsque le monde a faim, c'est un fait économique ; si mon voisin a faim, c'est un fait moral. Voilà l'événement : mon voisin a toujours faim, pas toujours de pain, mais d'un geste d'humanité. Et c'est là que commence la prière, dans cette sensibilité au merveilleux et au tragique.
Dieu est à l'oeuvre en cet âge, il travaille sans cesse. En tout ce qui arrive, il nous fait signe. Mais seuls les coeurs purs le voient. Sensibles au sort des autres, dégagés du retour sur soi, ils sont proclamés bienheureux : car ils verront Dieu.
Cependant, les bonnes nouvelles étant plus discrètes que les mauvaises, il faut être attentif à démêler l'écheveau. Les journaux nous livrent, en vrac, les unes et les autres, mais seule la foi devine leur dimension spirituelle. C'est pourquoi la lecture des événements qui nous arrivent, petits et grands, heureux ou fâcheux, est un « exercice spirituel » dont on ne peut se passer. Sa difficulté tient souvent à l'urgence qui oppresse ou au tragique qui paralyse, mais plus encore à la superficialité du regard. Nous en restons à la surface des choses et donnons dans le piège, au lieu de lever les yeux et de remonter à la source, où tout est divin. Ce monde que nous savons si bien profaner est sorti des mains de Dieu, et chacun autour de nous a une valeur sacrée, celle du sang de son Fils. Ne pas prier, ce serait laisser Dieu et sa création hors de notre l'existence.
Ce qui nous touche dans le cours des choses, c'est leur visage humain. Un cataclysme est un fait divers, mais l'accident d'un proche est un événement. Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes ne nous affectent que par leur caractère singulier, un regard, un sourire, une main qui se tend. Les hôpitaux sont remplis de lits, et les statistiques les recensent. Mais Jésus dit : « J'étais malade, et tu m'as visité ! » Lorsque le monde a faim, c'est un fait économique ; si mon voisin a faim, c'est un fait moral. Voilà l'événement : mon voisin a toujours faim, pas toujours de pain, mais d'un geste d'humanité. Et c'est là que commence la prière, dans cette sensibilité au merveilleux et au tragique.
Dieu est à l'oeuvre en cet âge, il travaille sans cesse. En tout ce qui arrive, il nous fait signe. Mais seuls les coeurs purs le voient. Sensibles au sort des autres, dégagés du retour sur soi, ils sont proclamés bienheureux : car ils verront Dieu.