Cerf, coll. « L'histoire à vif », 2003, 378 p., 29 €.

Il y a souvent beaucoup à craindre des professionnels de la finance qui se lancent dans des considérations morales et religieuses. Ici, heureuse surprise, l'auteur ne se répand pas en paroles péremptoires sorties d'une sagesse autoproclamée, bien au contraire, une certaine humilité du propos invite à considérer avec bienveillance ces considérations colorées d'expérience. Les questions abordées sont réelles : la pauvreté, le sous-développement, les salaires, le rapport à la vie politique, l'aliénation dans l'économique. Et l'éclairage venu de l'Écriture et de la Tradition, notamment de la doctrine sociale de l'Église, ne sont pas là, comme trop souvent, « plaquées » de l'extérieur. L'argent qui apparaît dans le titre n'est que le symbole de la vie matérielle qu'il faut prendre au sérieux. Rendre à César ce qui est à César pour rendre à Dieu ce qui lui appartient, tel est le fil rouge de Pierre de Lauzun