La communauté des premiers chrétiens ne s'est comprise qu'à l'intérieur du cadre de la première alliance, c'est-à-dire de ce peuple saint choisi et élu par Dieu pour être, par pure grâce, lumière des nations1, pour conduire les nations vers la lumière2. C'est bien ce qu'affirme un texte tardif du Nouveau Testament dans lequel on trouve même une formule audacieuse qui applique au groupe des chrétiens ce qui jusque-là était reconnu au seul peuple d'Israël3.
Toutes les affirmations attribuées au peuple de Dieu de la première alliance ont, en quelque sorte, été transférées au nouveau rassemblement du peuple de Dieu, à l'Église. Mais cela moyennant une référence aux réalités nouvelles qui constituent, précisément, le peuple de Dieu en sa nouveauté c'est-à-dire le lien au Christ et l'accueil de l'Esprit saint. Ainsi, l'Église, accueillant le Christ lumière des nations, qui lui donne son Esprit pour la conduire, découvre la mission qui lui est confiée : être au service de la communion et de la réconciliation de tout l'univers créé, abîmé par le péché. La maison commune de tous les hommes est en effet abîmée, par un engrenage de relations vécues dans une dynamique d'exploitation et de domination et non selon le dessein divin d'une altérité féconde pensée comme chemin de vie en plénitude.
L'Église est