Deux livres qui se complètent à merveille pour découvrir la lumineuse figure de sainteté de Joséphine Bakhita (1869 au Soudan – 1947 en Italie du Nord). L’oeuvre de Véronique Olmi fait entrer avec toute la force d’un roman dans l’histoire exceptionnelle de Bakhita : la petite enfance si heureuse au village qui demeurera son point d’appui, l’angoisse d’être kidnappée et séquestrée, l’horreur d’être vendue à plusieurs reprises à des marchands d’esclaves africains, la violence insoutenable de certains épisodes de sa vie de servitude, l’audace de supplier le consul italien d’être emmenée avec lui en Italie, le bonheur de prendre soin de la petite Mimmina, la découverte bouleversante de « l’Esclave blanc crucifié », la ténacité pour rester chez les soeurs, le bonheur de devenir « fille de Dieu » par le baptême, le don de soi sans reste pour les enfants pauvres et les orphelins, le courage pour être témoin de l’Évangile, l’amour vécu au quotidien dans la discrétion et la simplicité… Véronique Olmi introduit son lecteur dans l’incandescence de cette vie, l’initiant peu à peu à la force d’âme de cette femme qui a traversé l’horreur tout en demeurant, tout simplement, dans l’espérance et une capacité
d’amour inaltérable.

Le livre publié par Salvator est d’un tout autre style, livre composite rassemblant un témoignage autobiographique de Bakhita, une réflexion sur l’esclavage hier et aujourd’hui et des paroles de la "Madre Moretta" conservées par son entourage. Ce petit livre offre au lecteur deux perles précieuses. D’abord, le récit autobiographique de Bakhita sur ses années en Afrique. En 1910, sur ordre de sa supérieure, elle dicte un texte à l’une de ses consoeurs de Schio, en Italie. Ces trente pages donnent au lecteur d’entendre le récit très dépouillé, la manière très humble dont soeur Joséphine Bakhita rendait compte de sa vie, évoquant les violences subies et le don de Dieu en son existence. La seconde perle est un ensemble de paroles de Joséphine Bakhita recueillies à l’occasion de son procès de béatification. L’une et l’autre perles font entrer dans la profondeur lumineuse et vive de ce coeur pur, uni à Dieu « son Patron » et sensible à toute détresse humaine.

Deux magnifiques lectures.