L'accompagnement personnel, tel qu'il se pratique aujourd'hui, avec l'attention qu'il demande des deux côtés, ne se retrouve sans doute pas dans les Écritures, sous la forme où nous le connaissons. On cherchera seulement ici à souligner, dans le monde d'Israël et celui du Nouveau Testament, quelques traits susceptibles d'éclairer la pratique de l'accompagnement spirituel.

Je suis avec toi

Le Dieu d'Israël est un Dieu qui accompagne. Cette expérience essentielle est déjà celle d'Abraham. Lorsqu'il se met en route, sans savoir où il aboutira, il sait seulement que Dieu lui montrera le pays qu'il lui destine. D'étapes en étapes, Abraham retrouve le Dieu qui le conduit. Lorsque Dieu demande à Moïse de conduire son peuple hors d'Égypte, il lui promet : « Je serai avec toi » (Ex 3, 12). Et quand le peuple échappé d'Égypte se trouve rassemblé au pied du Sinaï, Dieu lui fait comprendre le sens de cette aventure : « Vous avez vu […] comment je vous ai portés sur des ailes d'aigle » (Ex 19,4). Et quand David, au comble de la gloire, rêve de couronner son œuvre en bâtissant un Temple pour abriter l'Arche d'alliance, Dieu lui rappelle à qui il doit cette marche triomphale : « C'est moi qui t'ai pris au pâturage, derrière le troupeau […]. J'ai été avec toi dans tout ce que tu as fait » (2 S 7, 8-9). Lorsque Dieu appelle Jérémie pour être prophète en Israël et que le jeune homme effrayé cherche à se dérober, le Seigneur ne lui donne qu'une réponse : « Je suis avec toi pour te délivrer » (Jr 1, 8.19).

Assurément, il n'est pas question dans ces textes de l'accompagnement, au sens visé dans ce numéro. Il s'agit plutôt d'une situation inverse. Dieu s'y révèle en personne, directement ou par l'intermédiaire d'un prophète, alors que l'accompagnateur est justement celui qui, n'étant pas Dieu, doit « laisser le Créateur agir sans