AdSolem, 2004 151 p , 14 €

Ce livre semble nous venir de loin, de très loin, du temps des Pères latins qui, comme saint Augustin, ne reculaient devant aucun effet de style, aucun jeu de mots, aucune allitération pour dire leur expérience spirituelle ; bref, du temps ou mystique et rhétorique faisaient encore bon ménage. Cette tradition qui a perduré jusqu'à saint Bernard, un bénédictin de Ligugé — collaborateur de Christus — tente à sa manière de la revivifier.
C'est à la pointe d'un amour immodéré des lettres, joint à un extrême désir de Dieu (pour paraphraser dom Jean Leclercq) que se situent ces notes et aphorismes. Au risque d'embarrasser parfois. Car ces « étincelles » — c'est la loi du genre — peuvent aussi bien éblouir qu'aveugler. Mais, la plupart du temps, les propos de l'auteur sur la vie contemplative, au rythme des saisons, sont lumineux et ses commentaires scripturaires, malgré quelques touches de préciosité, des plus suggestifs.
Un lecteur averti appréciera l'audace qui consiste dans ce livre a utiliser toutes les ressources de la pratique littéraire pour que puisse s'en échapper l'esprit des Ecritures. Il pourra avantageusement prolonger cette lecture avec un autre petit ouvrage que l'auteur vient de publier chez le même éditeur : Nazareth, maison du Verbe.