Il n'y a pas de livre du prophète Élie mais sa figure demeure une source d'inspiration. Il serait dommage de la réduire à la lutte légendaire contre les quatre cents serviteurs de Baal ou à l'impressionnante théophanie à l'Horeb. Anne Lécu propose une lecture suggestive des six chapitres du cycle d'Élie (1 R 17 – 19 ; 1 R 21 ; 2 R 1 – 2). Au fil d'une analyse du texte, très fine et toujours agréable à lire, c'est un processus de maturation de la foi qui se présente, une reconsidération de nos images de Dieu. : « Lorsque s'écroulent ou s'effacent les représentations de Dieu que nous nous sommes accordées, nous avons avec Élie un compagnon sûr, capable de nous accompagner dans ce tourment » (p. 119). Au désert, le prophète qui souhaitait mourir a traversé le burn-out et rencontré un autre Dieu. Élie nous apprend « à écouter le silence de Dieu, silence qui se déploie jusqu'à nous dans la passion de Jésus Christ » (p. 14).