La consolation spirituelle est le langage du Dieu d’amour dans nos corps fragiles. Elle donne souffle à la vie et saveur aux rencontres et à la prière. Sensible à ceux qu’accablent des peines et des manques de toutes sortes, elle grandit les hommes et les femmes qui se font proches d’eux, comme Jésus le fit lui-même. Elle nourrit ainsi un style de vie plus évangélique dans un monde qui a appris à vivre sans Dieu. Mais elle est aussi cette vibration profonde qui nous met au diapason les uns des autres quand notre humanité fragile est sauvagement niée par une mort brutale et aveugle, injuste.
Des événements violents nous le rappellent. La consolation est ce grand vent de l’Esprit qui abat les murs de séparation, et nous projette les uns vers les autres sur la place publique. Elle est ce feu qui court de l’un à l’autre et brûle nos entrailles du désir de partager et de chanter le fond de notre humanité : la fragilité de la vie reçue où s’engendrent nos relations et s’ouvre un avenir.
Les flammèches de la mémoire vacillent sur les trottoirs, et notre feu intérieur semble une veilleuse bien faible face à la violence impitoyable. Cette fragilité si pauvre est pourtant notre appui le plus sûr : en elle, sur la croix, le Christ a triomphé du non-sens et de la mort. Son souffle et son ardeur au service d’un monde juste et pacifié sont là, offerts à tous, pour renaître avec lui et tisser ensemble un avenir humain, consolant pour tous.
Dans la fragilité, la consolation
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