La liturgie est, par principe et par excellence, un temps et un lieu de rassemblement public des croyants, un moment de rencontre communautaire où les chrétiens « font société » visible. Plus qu'en d'autres temps, sans doute, elle est un lieu de conversion et se trouve placée, pour cette raison, au carrefour de tensions, de choix différents, entre unité et différences, héritage du passé et invention du futur, fidélité à l'ancien et attention au nouveau. C'est dans ce cadre que je propose ici quelques réflexions, forcément « extérieures », sur les liens entre conversion et liturgie.
Mais, d'abord, ce lien entre liturgie et conversion existe-t-il ? On peut répondre empiriquement : il est arrivé dans le passé et il arrive encore que des croyants d'autres religions ou confessions, ou des baptisés devenus agnostiques, indifférents ou athées, sortent « convertis » d'une liturgie à laquelle ils étaient venus par hasard, en entrant dans une église au moment où était célébré un office – messe ou autre –