Trad. B. Courteille. L'Atelier, 2000, 140 p., 85 F.

Partant d'un texte d'Epictète repris par Jean Chrysostome, l'auteur, moine bénédictin, montre qu'il est possible de rapprocher, sous certains aspects, philosophie stoïcienne, spiritualité chrétienne et psychologie transpersonnelle. Des textes bibliques, tirés notamment de Tt et de 2 P, semblent autoriser ces rapprochements. De quoi s'agitil ? De reconnaître d'abord que tout ce qui nous blesse et nous paralyse quelles que soient les circonstances, vient avant tout de nous-mêmes et qu'il ne tient qu'à nous de l'assumer de façon positive.
La thèse est sans doute intéressante et peut avoir un effet stimulant. On se demandera toutefois si cette « conquête de la liberté intérieure » n'est pas, finalement plus stoïcienne que chrétienne et si la foi n'est pas plus ou moins subrepticement ramenée à une forme de thérapie psychologique. L'auteur, il est vrai, s'en défend, mais la voie mystique qu'il propose (« mystique de l'intériorité ») et qui n'est pas sans évoquer certaines expériences extrême- orientales, mène-t-elle vraiment à Celui qui est la Voie, la Vérité et la Vie ? L'auteur en est persuadé. On peut, là-dessus, s'intenoger.