Préf. F. Poché.
L’Harmattan, coll. « Histoire de vie et formation », 2010, 234 p., 21,50 euros.
 
« J’ai tenté dans ce livre de mieux comprendre ce qui peut permettre à des personnes très malmenées par la vie de pouvoir sortir de leur enfer­mement et donner le meilleur d’elles-mêmes », écrit Maryvonne Caillaux dans la forte conclusion de cet ouvrage. Mais là où le lecteur s’attendrait à la complexité d’une analyse sociale ou à l’émotion d’un récit autobiographique, le voici projeté dans une écoute où se révèlent, aussi librement que rigou­reusement, les ressorts de l’intériorité de l’autre – Anne et Marcel dans le livre. Intériorité dans laquelle tout un chacun, à l’instar de l’auteure, peut reconnaître sa propre source et ses attentes les plus personnelles. C’est ce qui donne à ce livre une profondeur et un souffle spirituels qu’on ne soup­çonne pas au départ, mais que le titre pointe bien. À l’image du chercheur d’or qui remue et tamise inlassable­ment le sable pour que brille un jour la pépite, chacun ne peut accéder au plus précieux de lui-même, la confiance dans la vie, source de sa liberté, sans l’écoute aimante et rigoureuse d’un autre. Une écoute qui rejoint et libère le regard porté sur la vie, sur soi-même, sur les autres et l’environnement. Dé­passements et libérations sont alors possibles.
Une telle écoute est bien plus qu’une posture. Membre du Mouvement ATD-Quart Monde où elle est déléguée aux questions familiales, Maryvonne Caillaux appuie sa réflexion sur les ana­lyses d’Axel Honneth et de Fred Poché qui a préfacé son livre. Partageant de­puis vingt-cinq ans la vie quotidienne des plus pauvres, son livre nourrit et renouvelle spirituellement l’effort pour un vivre ensemble dont personne n’est exclu.