Labor et Fides, coll. « Essais bibliques », 2004, 176 p., 19 €.

Des signes ont accompagné la prédication des premiers chrétiens. Ils ont pris la forme d'exorcismes, de guérisons, en lien avec des paroles, des objets et des gestes. Rapidement, les missionnaires ont eu à se situer par rapport aux différents types de religiosité dans les cultures gréco-romaines, en particulier les cultes des divinités, les magies et divinations, etc.
Comment, à travers ces signes, tenir l'originalité chrétienne et la foi en Jésus Christ, entre rejet de toute forme religieuse d'origine païenne et compétition dans le cadre religieux existant ?
Christine Prieto tente d'éclairer cette question à ttrvers une double entrée d'une part, elle analyse cinq textes du Nouveau Testament (surtout issus des Actes des Apôtres), écrits dans les années 80-90 ; de l'autre, elle situe le contexte religieux évoqué dans ces textes. La manière de faire est intéressante . l'analyse narrative des textes bibliques choisis, rarement commentés et difficiles à comprendre (par exemple, le débat Jésus-Béelzéboul de Le 11,14-23), révèle les méthodes et les choix opérés dans la prédication chrétienne ; les apports des auteurs païens, présentés pour eux-mêmes et avec respect, montrent les défis que les chrétiens devaient relever ; la conclusion de chaque chapitre permet d'indiquer l'élaboration théologique en cours. Dans les années 80-90, le conflit n'est pas encore ouvert entre Eglises chrétiennes et institutions païennes.
Dans les premiers face-à-face, les auteurs chrétiens cherchent à démontrer les avantages concrets de la foi : liberté plutôt que servilité dans le rapport au divin ; gratuité des dons de Dieu plutôt que mercantilisme des guérisseurs ; probité morale et humilité des missionnaires.