Depuis 1994, le 7 avril est devenu une date incontournable au Rwanda.
C’est le jour de la commémoration, du souvenir du génocide qui a emporté de façon tragique plus d’un million de nos soeurs et frères. C’est le jour du deuil national, jour où nous nous souvenons de la souffrance de ceux qui sont partis mais aussi de ceux qui restent. L’année dernière, le 7 avril a coïncidé avec le Samedi saint. Situation inédite sinon délicate, voire inconfortable, qui a donné lieu à quelques tensions au niveau des communautés catholiques. Fallait-il célébrer Pâques ou faire mémoire du génocide ? Entonner des « Alléluias » ou bien des « Requiem » ?
En 2007, différentes instructions ont été données par les évêques pour qu’à la fois soient honorées la mémoire du génocide et les célébrations pascales. Mais ces instructions n’étaient pas très claires et laissaient transparaître un embarras, une sorte de « conflit de célébrations ». Il semblait bien qu’il fallait faire un choix entre le deuil et la fête, entre la mémoire du génocide et les célébrations pascales. N’était-il pas possible d’honorer le souvenir des nôtres à travers le deuil