Pardon. Tolérance. Réconciliation. Certaines rencontres permettent de donner consistance à des mots souvent prononcés mais parfois vides de signification. Ces mots, j'ai pu les comprendre et les vivre concrètement lors d'un séjour au Liban, dans l'école des Sœurs de la Charité de Baskinta. Le temps a passé, et pourtant cette expérience continue de m'habiter et de transformer mon regard sur le monde.
Je suis arrivée à Baskinta par hasard, ou plutôt par de nombreuses coïncidences et personnes interposées. Alors étudiante en dernière année à Sciences Po, j'avais la possibilité de libérer deux mois d'hiver dans mon année scolaire. Comme beaucoup de jeunes de cet âge, je cherchais à partir en mission humanitaire et à prendre ainsi un peu de recul sur mon environnement. Découragée par les refus des grandes ONG, qui jugeaient cette courte période plus embarrassante que bénéfique ou préféraient les missions d'été, j'ai cherché à entrer en contact avec de plus petites associations. Une amie m'a alors parlé du