Jean-Claude Pirotte est romancier, poète, peintre. Il a été avocat. Il est né en Belgique. « Pour comprendre mon univers, a-t-il dit, il faut me voir dans un paysage. » Ce paysage s’étend entre l’Ardenne et la Hollande. Avec Absent de Bagdad (La Table Ronde, 2006) s’ouvre dans son oeuvre un autre lieu — géographique, mais peut-être aussi spirituel. Bagdad est à ce récit — ce monologue — ce qu’est Amsterdam pour La chute de Camus.
Le livre s’ouvre par une image que tous nous avons vue et qui nous hante. Dans le couloir d’une prison, un prisonnier nu est mené en laisse par une femme soldat. La photo n’avait pas montré que le sol où se traîne l’homme sur les mains et les genoux est semé de tessons de bouteille. Nous le savons parce que cet homme, soudain, nous l’entendons. Cet homme n’est