On attend de cet article le témoignage d’un confesseur ; ce sera indissociablement le témoignage d’un pénitent. Cette double expérience donne seule la parole, elle qui fait la joie et la confusion du confesseur : il est lui-même un pécheur pardonné. À certaines heures, sentir la haine couler en soi comme un poison aide à mieux accueillir, sans dégoût et sans peur, ceux qui viennent à leur tour, devant Dieu, confesser la haine.


Le Rituel Romain du sacrement de ré­conciliation 1 invite pénitent et confes­seur à recourir aux Écritures lors du dialogue qui conduit au pardon sa­cramentel. Sans toujours connaître explicitement cette proposition, bien des pénitents s’y conforment : il leur est comme naturel de prendre au mot celui qui est la Parole de salut. La Bible donne des mots (« Je me présente, dit la vieille dame, je suis la soeur aînée de l’Enfant prodigue »), des mots d’apaise­ment à entendre, des mots