CLD, 1997, 473 p., 270 F.

Tenter une compréhension totale de deux millénaires d'art ocddental voué au christianisme, des catacombes à nos jours, relève d'un travail herculéen. D'ailleurs, l'auteur ne s'y risque pas, qui préfère centrer son étude sur l'art roman, gothique et renaissant, en France et en Italie et poser des jalons évocateurs pour les autres époques. Cependant, on se rend bien compte que l'art a toujours été le témoin direct de la pensée religieuse de l'homme et de son époque, tant sur le fond que dans la forme. Toujours, l'art a su adapter son langage pour toucher le peuple et retranscrire sa foi réelle.
On peut penser que l'Eglise, gardienne de la foi et forte de son autorité spirituelle, a pu eue tentée d'imposer des vues unilatérales. Or, à parcourir le livre d'Emile Berthoud, se dégagent clairement un sentiment de liberté, une étonnante diversité dans la façon d'appréhender la vérité. Loin d'être enserrée par les oeillères dogmatiques, la foi a su donner à l'art son élan, son mouvement perpétuel. Parce qu'il fut en un sens limité, l'art a abondé
Le reproche que l'on pourrait faire à l'auteur, c'est de trop confondre art chrétien et art sacré. De l'art du XX' siède où Dieu s'est soustrait au regard et à l'esprit du monde, on retiendra peut-être que l'homme a cherché son salut dans la réalité environnante preuve insoupçonnée d'une beauté transcendante, et donc marquée du message divin. « La beauté est un pressentiment du Ciel », a dit saint Odon. L'art, qui en est le langage ne dit jamais aune chose.