Marie-Hélène Boucand écrit sur la maladie que la médecine ne guérit pas et qui demande d'inventer une posture pour traverser cette épreuve pas seule, mais avec la famille, les amis, les professionnels, les aidants. Ce nouvel et bref écrit balise un itinéraire spirituel en huit parties : il part de la place du corps qui se met à parler pour reconnaître l'épreuve, passer de la plainte à la prise de parole qui « inaugure la vie », comme Job à la fin de son livre. Les règles de discernement de saint Ignace de Loyola sur la désolation permettent d'entrer dans « un travail singulier qui demande à chaque fois de réinventer la manière d'affronter le nouvel épisode et ses conséquences ». La troisième partie apporte de vraies lumières sur les métamorphoses que la maladie engendre en soi, comme passer du destin à la destinée : « Elle s'organise dès que le malade retrouve l'énergie de devenir le sujet coauteur, dont lui seul peut faire l'œuvre de sa vie. » L'ancrage dans l'Écriture permet d'avancer avec Jésus à Gethsémani, avec Marie et son « oui ». Le chapitre « Vivre avec une stomie » va encore plus loin dans l'expérience de la proximité de Dieu dans le soin intime et dans son poème : « J'ai décidé d'espérer. » Les derniers chapitres vont mettre en place les manières de vivre l'expérience « d'être là » comme un chemin de Vendredi saint et de rencontre du Ressuscité. Un petit traité qui permet d'avancer avec d'autres sur un chemin de Pâques. À « goûter intérieurement ».