Les lecteurs de Christus le savent, Robert Scholtus aime gambader sur les chemins de traverse, s'aventurer en dehors des clous. Il aime aussi s'échapper des frontières de l'Église pour respirer l'air du dehors et dilater le christianisme. Le dernier livre de ce « prêtre libre », comme on disait de Charles de Foucauld, s'inscrit dans ce sillon.

Dans ce petit essai tonique et écrit avec style, l'auteur explore des voies pour sortir de la crise que nous traversons. Rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), effondrement de la pratique, crise des vocations, exculturation du christianisme… Manifestement, un monde est en train de s'effondrer. Or, quand tout se délite, la tentation est de demeurer immobile, pétrifié, figé. Rejetant à la fois la crispation identitaire et l'acceptation résignée et impuissante de l'effacement, l'auteur plaide au contraire pour le mouvement, le dynamisme, la souplesse, la sortie, l'action.

Un nouveau quiétisme importé des sagesses de l'Extrême Orient a envahi les consciences occidentales. Il faut être vulnérable, faible, résilient, lâcher prise, se retirer, ne pas agir… Mais il se pourrait bien que « cette rhétorique de la faiblesse » soit le pieux alibi de nos démissions, un prétexte pour ne pas avoir à chercher la force d'imaginer et de mettre en œuvre un véritable renouveau spirituel. Si la foi est un don de la grâce, elle est aussi un acte de la volonté, soutient l'auteur qui en appelle au courage, à l'ambition, à la force d'âme, à l'énergie de la foi. Croire, c'est vouloir croire, comme disait la petite Thérèse. Dans ce livre qui vaut toutes les vitamines, Scholtus nous invite à nous retrousser les manches et à proposer joyeusement et résolument l'Évangile. Le monde a plus que jamais besoin du christianisme et de ses « ressources ».