Dans la durée de ce confinement, redécouvrons ce qui est un moteur indispensable dans nos vies : espérer, c'est-à-dire ouvrir des perspectives d'avenir. Bientôt nous retrouverons une capacité d'action. Tirons profit de ces semaines pour pouvoir continuer alors à habiter le présent ! 

 

 

Nos sociétés démocratiques ont-elles un avenir ? La planète elle-même, cette bonne vieille Terre que le pape François appelle « notre maison commune » est-elle vouée à la disparition par épuisement de ses ressources vitales, par cataclysme naturel, par erreurs humaines (guerre nucléaire, insouciances écologiques, etc.) ? Y a-t-il même un futur à l'Histoire humaine en général ? Ces questions, qui peuvent paraître purement abstraites, ou seulement dignes de conversations de salon, taraudent en réalité nombre de nos contemporains ; elles entretiennent sourdement une angoisse dévastatrice, d'autant plus que de nombreux experts en diverses disciplines pensent pouvoir fonder ces inquiétudes sur des données « objectives », donc « incontestables »… Et, ainsi, confortent-ils nos interrogations et nos angoisses, comme en témoigne de manière significative la vogue de dystopies, romans ou bandes dessinées très populaires, surtout parmi les jeunes, qui donnent au futur les traits les plus sombres ! Pourtant, peut-on « se passer » d'une représentation de l'avenir ? La foi chrétienne ne nous interdit-elle pas d'en rester aux courtes vues sur le présent ?

Un présent sans avenir ?

Rivés sur le présent

On peut comprendre sans peine le scepticisme dominant nos générations. Celles qui nous ont précédés ont été largement portées par des idéologies pleines de foi en l'avenir : les sciences et techniques, en développement constant et de plus en plus riche, devaient apporter à l'Humanité tout entière, enfin libérée de la misère et de l'ignorance, la prospérité matérielle et la paix politique ; les révolutions inspirées par les socialismes et le léninisme laissaient espérer la fin des aliénations humaines et l'avènement d'une Humanité enfin capable de prendre sa destinée en mains et de déboucher dans le « règne de la liberté » (Karl Marx). Il n'est nul besoin d'analyses subtiles pour comprendre à quel point ces espoirs ont déçu, ou sont « plombés » de