«N’ayez pas peur ! », aimait dire Jean-Paul II en s’adressant aux jeunes. Et ce sont des jeunes, diplômés sans travail ni responsabilité, qui aujourd’hui, dans certains pays arabes, renversent des dictatures, ouvrant ainsi des possibilités d’avenir neuf. Victorieuse de la peur, leur espérance est éclairante pour tous.
Réduire l’avenir à n’être qu’un prolongement du présent, maintenu par toutes sortes de contraintes politiques, économiques et sociales, est une vision de mort. Une vision qui refuse le risque, déresponsabilise les hommes et tout particulièrement les jeunes, en charge de cet avenir. Elle conduit inévitablement, tôt ou tard, à l’éviction des tenants d’une logique gestionnaire aussi compétente que myope, si prégnante pourtant dans un monde globalisé et fasciné par les intérêts immédiats. Le poids de l’insupportable ne suffit pas à vaincre la peur. Il y faut aussi la force de décider de sa vie, de vouloir bâtir ensemble son histoire au lieu de la subir. Affirmer sa liberté est une première conquête de la dignité et de la justice. Mais la liberté ne se décrète pas. Elle se conquiert, et d’abord contre ses propres résistances intérieures, ses pesanteurs, ses peurs, comme ces jeunes l’ont montré par leur ténacité sans violence.
Qui aurait cru au matin de Pâques que la lourde pierre du tombeau eût pu être soulevée ? La vie jaillit du tombeau vide et irrigue une humanité nouvelle.