Les évangiles sont unanimes : à l'origine de la conversion, il y a l'appel de Dieu à Israël, son peuple, l'invitant à « se retourner » (convertere) vers lui, en se repentant de son infidélité à son égard (metanoia, metanoeo), pour recevoir son pardon et accueillir la venue de son Règne. Cet appel est tout d'abord confié à Jean Baptiste, chargé de prophétiser la venue du Messie. Dans le désert de Judée, au bord du Jourdain, il proclame « un baptême de conversion en vue du pardon des péchés » (Lc 3,3) : « Convertissez-vous, le Règne des cieux s'est approché » (Mt 3,2). De cet appel, Jésus se fait solidaire en se faisant, lui aussi, baptiser par Jean. C'est alors que l'Esprit de Dieu descend sur lui et qu'il est reconnu comme « mon Fils bien-aimé » par la voix venue des cieux. À ce titre, à son tour, il proclame en Galilée « l'Évangile de Dieu » : « Le temps est accompli et le Règne de Dieu s'est approché : convertissez-vous et croyez à l'Évangile » (Mc 1,15). Un peu plus tard, au cours de son ministère, il confirmera aux pharisiens, choqués de le voir manger avec des pécheurs, que telle est bien sa mission : « Je suis venu appeler non pas les justes mais les pécheurs pour qu'ils se convertissent » (Lc 5,32). Telle sera aussi la mission que le Ressuscité confie aux Onze en les ouvrant à l'intelligence des Écritures : « Le Christ souffrira et ressuscitera des morts le troisième jour et on prêchera en son nom la conversion et le pardon des péchés à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. C'est vous qui en êtes les témoins » (Lc 24,46-48). Redevenus douze à la suite de l'élection de Mathias, puis investis de la puissance de l'Esprit du Christ, les Apôtres, sous la conduite de