«Devenir des enfants pour entrer dans le Royaume. » Cette parole du Christ ne signifie-t-elle pas qu’en tout homme, en tout enfant, se trouvent les ferments de ce Royaume – à la fois grain de sénevé, levain, perle précieuse ? Le Christ ne nous appelle-t-il pas à retrouver en nous ce qui transparaît chez tout enfant, lorsqu’on se penche vers lui, lorsqu’on plonge son regard dans le sien ? Un monde caché auquel nous n’avons pas accès, celui de son inconscient, celui de son mystère ?
Ce conseil est porteur d’un enseignement qui nous appelle à réfléchir, sur nous-même, sur notre humanité et ce qui, en nous, prolonge cette spécificité de l’enfance que certains perdent au fil du durcissement de leurs artères ! Cet appel de Jésus ne nous invite-t-il pas à nous mettre à l’école des enfants, à leur écoute ? À chercher à mieux comprendre les premiers temps de la croissance pour retrouver l’essentiel ? Ce conseil, donné par Jésus aux savants qui se bousculaient pour être près de lui, a dû, pour le moins, surprendre sinon scandaliser ces adultes sûrs d’eux-mêmes et de leur importance. Nous sommes appelés, comme eux, à quitter cette certitude, nous qui avons la conviction d’être sortis de l’enfance, d’avoir enfin acquis une stature qui nous pose.
Les travaux de Maria Montessori (1870-1952), médecin italien et anthropologue, ont été réalisés pendant la première moitié du XXe siècle. Comme tant d’autres, elle a cherché à répondre en partie à cette interrogation : comment permettre à chaque enfant de mettre en oeuvre tout le potentiel qui est en