Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, ce titre récent d’une série de nouvelles peut exprimer ce qui habite le désir profond et caché de beaucoup de personnes, et particulièrement de celle ou de celui qui décide de partir à la rencontre de Dieu. La voie de la spiritualité chez Ignace de Loyola s’enracine dans l’expérience personnelle d’une relation avec Dieu. C’est ce à quoi conduit la démarche connue sous le terme d’Exercices spirituels. La condition première de celle-ci est que les exercices se donnent et se reçoivent dans un dialogue, lui-même sous-tendu par un corpus de propositions, d’annotations, d’éléments qui vont régler et entraîner le discernement de la liberté.
 

Dans le livret


Lorsque l’on ouvre le livret, vingt annotations précèdent le titre : « Exercices Spirituels pour se vaincre soi-même et ordonner sa vie, sans se décider par aucun attachement qui soit désordonné. » Suit alors ce qui occupe notre propos ici : l’indication n°22 du présupposé favorable, qui achève d’une certaine manière la panoplie des moyens mis à disposition de l’accompagnateur pour conduire l’expérience. Le présupposé se situe juste après le titre et juste avant le texte du « Principe et Fondement », une porte qui introduit à la série des exercices.
« Pour que celui qui donne les exercices spirituels comme celui qui les reçoit y trouvent davantage d’aide et de profit, il faut présupposer que tout bon chrétien doit être plus enclin à sauver la proposition de son prochain qu’à la condamner ; et s’il ne peut la sauver, qu’il s’enquière de la manière dont il la comprend et, s’il la comprend mal, qu’il le corrige avec amour. Si cela ne suffit pas, qu’il