Ignace parle de « celui qui donne les exercices » et de « celui qui les reçoit ». À l'occasion de leur dialogue s'établit entre eux une relation qu'Ignace définit sobrement mais clairement dans les diverses notes des Exercices spirituels. Il ne lui vient jamais à l'esprit de placer à côté d'eux quelqu'un qui aurait droit ou mission d'intervenir dans un échange dont l'Esprit saint est le seul maître. En revanche, Ignace demande (Constitutions, 408-409) qu'on s'habitue aux Exercices (se tome uso), qu'on sache en donner raison (dar razôn) et qu'on consulte (conferir) quelqu'un de plus expérimenté sur sa manière de faire, en notant bien ce que celui-ci trouve de plus ou moins approprié : cet apprentissage progressif n'a visiblement pas lieu dans le temps même des Exercices. En étudiant de ce point de vue le texte d'Ignace, spécialement les vingt premières annotations, une évidence semble s'imposer : l'accompagnateur est seul devant l'exercitant.

On remarque pourtant aujourd'hui une tendance à