Crise de la Covid-19 et des médiations politiques, incertitudes économiques, épuisement de la planète, mais aussi scandales dans l'Église, ébranlement de repères éthiques… Face à des réalités aussi diverses, nos contemporains n'aspirent-ils pas, même de manière confuse, à des conditions de vie renouvelées, à cette forme de bien commun qui pourrait tracer un horizon de sens ? Encore faut-il, pour dessiner celui-là au-delà de la seule somme des intérêts particuliers, pouvoir se parler et dialoguer ensemble. Or, il semble que cela n'aille pas très fort du côté du dialogue, ces temps-ci. Si, à d'autres moments critiques de l'histoire, des sursauts ont été rendus possibles, pensons à la construction européenne après la Deuxième Guerre mondiale ou à la réunification allemande après la chute du mur de Berlin, si des prises de conscience collectives ont permis d'imaginer ensemble des solutions, il semble que nous ayons plus de mal désormais à nous écouter dans ce but. Domine davantage le sentiment confus d'un ressentiment permanent, fait de colères, de frustrations et d'accusations réciproques. Comment alors démêler ce nœud qui empêche nos destins communs de se forger et d'avancer ?

La grande désillusion

C'est devenu