La montée du terrorisme, dont la stratégie est fondée sur la diffusion de la peur, marque dans notre monde le début de ce nouveau siècle, et chaque jour qui passe possède son lot d'attentats, provoquant la mort dramatique de victimes innocentes. La société française n'échappe pas à cette montée de la violence. Et notre société a de plus en plus tendance à se recroqueviller, engluée dans ses peurs. Ce phénomène de repli sur son groupe d'appartenance, que l'on nomme « communautarisme », se développe, et le risque de morcellement devient important. Que de discours tenus depuis 1995 sur le thème de la fracture sociale ! Mais reconnaissons qu'à l'heure où s'ouvre une nouvelle campagne présidentielle1 les choses n'ont guère avancé et la ghettoïsation, des quartiers très pauvres comme des quartiers très riches, va s'accroissant.

La peur, pour reprendre la définition du Petit Robert, est ce « phénomène psychologique, au caractère affectif marqué, qui accompagne la prise de conscience d'un danger réel ou imaginé, d'une menace ». Sa mauvaise gestion peut conduire les uns à une passivité totale, et les autres à une agressivité extrême. Ne sont-ce pas les deux phénomènes qui