Voilà la perspective du déconfinement se précise. Orenons le temps de nous préparer à ce surgissement de la multitude des possibles. Attachons-nous à l'espérance, cette vertu de l'Esprit de jeunesse. Belle semaine à chacun. Jean Luc Fabre
La tradition chrétienne a développé le thème de l'enfance spirituelle : car l'enfance exprime quelque chose du mystère de Dieu et de l'homme, auquel les adultes ne peuvent accéder que par conversion. Bien qu'il soit moins courant de parler de jeunesse spirituelle, il est légitime de le faire.
Ces premiers vers de l'« Ève » de Charles Péguy1 évoquent un univers réconcilié, d'avant le péché, quand le monde était à son « premier matin », et que « Dieu lui-même jeune ensemble qu'éternel » posait sur sa création un regard de bénédiction. Ce monde n'est pas aboli, mais seulement caché à nos yeux habitués, usés par le péché et devenus comme aveugles à la grâce originelle. Aussi est-il bon de se pencher, avec les yeux de la foi, sur les traces qui demeurent de ce jaillissement créateur, et de les déchiffrer à la lumière de la Nouvelle Création, celle que le Christ a inaugurée en sa Pâque.
L'enfance est une de ces traces. C'est pourquoi toute la tradition chrétienne a développé le thème de l'enfance spirituelle. Il ne s'agit pas là d'une nostalgie passéiste ou d'une idéalisation psychologique de cet âge, mais bien de sa portée proprement théologale : à travers les traits de l'enfant, quelque chose se dit du mystère de Dieu et de l'homme, que l'enfant perçoit et vit spontanément mais auquel les adultes ne peuvent accéder que par conversion. Bien qu'il soit moins
courant de parler, dans le même sens théologal, de jeunesse spirituelle, il est légitime de le faire. En effet, chaque âge, avec ses ressources et ses limites propres, a un rapport immédiat avec le Christ, et ce dernier a une manière singulière de se manifester à
