Parution initiale dans Christus n° 119 (juillet 1983).

Dans le tissu des écritures bibliques, les fils se croisent pour former étoffe. Ainsi, le fil « s'aimer soi-même » ne peut être suivi sans qu'il croise ici et là cet autre : trouver soi-même.

Parce qu'il est moins évident sans doute, ce fil-ci, on peut en attendre la recherche de la part de ceux qui ont pour pratique habituelle l'écoute de la parole cachée : exégètes et psychanalystes. Les psychanalystes, pour leur part, ne sont pas particulièrement préparés à l'interprétation des textes bibliques. Mais on fait ici deux hypothèses : 1. L'une, technique : qu'il n'y a pas si loin de l'écoute du parlé d'aujourd'hui à l'écoute de l'écrit d'autrefois ; 2. L'autre, plus fondamentale : que le biblique pourrait avoir des connivences toutes particulières avec la pratique clinique de la psychanalyse. Ce dont le fait que son inventeur soit juif témoignerait plus solidement que ses opinions exprimées : Freud, en effet, jusqu'à sa dernière œuvre, croit annuler le biblique en faisant de Moïse un Égyptien et du peuple juif un peuple qui a menti pour cacher un meurtre.

Après trois ou quatre générations de psychanalystes, la libération promise par le « Dieu jaloux » du Décalogue semble se produire et les psychanalystes, disciples de Freud mais désenglués de l'emprise freudienne, peuvent se souvenir, dans une liberté nouvelle, des textes fondateurs de la parole en Occident.

Ils ne sont pas pour autant devenus exégètes et seule la demande qui leur est faite peut les inviter à parler – déjà – dans ce champ où, souvent, ils arrivent. Cela dit, pour placer le commentaire qui