Dans la dernière décennie du XXe siècle et au début du XXIe, une nouvelle branche de la théologie chrétienne est apparue : la théologie de l'animal. Elle est principalement représentée par deux auteurs anglais : Andrew Linzey et David Clough. Ces théologiens veulent prendre en considération théologiquement les animaux, dans le contexte d'une tradition qui a toujours placé l'être humain au centre de la Création. Linzey et Clough ont déverrouillé les doctrines chrétiennes qui empêchaient auparavant la conceptualisation du salut pour les animaux non humains. La théologie de l'animal affirme que tous ceux que Dieu a créés par amour, Dieu veut aussi les réconcilier et les sauver. Le salut, que les chrétiennes et les chrétiens depuis des siècles considéraient comme un bénéfice exclusif de l'espèce humaine, en raison de ses qualités extraordinaires, s'avère être en réalité au bénéfice de toute la Création. « Seigneur, tu sauves les humains et les bêtes » (Ps 36 [35], 7), chante le psalmiste. « Tout a été créé par lui et pour lui » et « il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute plénitude et, par lui, de tout réconcilier avec lui-même », proclament les Apôtres aux toutes premières communautés chrétiennes (Col 1, 16.19-20). Ce que Dieu donne aux humains (la réconciliation, la rédemption), Dieu le donne analogiquement aux autres