Pierre-Joseph-Marie Chaumonot, compagnon des martyrs canadiens, Bellarmin, 1998, 268 p., 138 F.
François-Joseph Bressani, missionnaire et humaniste, Même éditeur, 1999, 124 p , 74 F.


Bressani et Chaumonot sont beaucoup moins connus qu'un Isaac Jogues ou un Jean de Brébeuf, et il est heureux qu'on leur ait consacré ces deux livres. Ils sont exactement contemporains et arrivent au moment de la quasi-extermination des missionnaires jésuites en 1649. Leurs routes, alors, se séparent Chaumonot reste au Canada où il meurt en 1693, tandis que Bressani rentre en Europe et meurt à Florence en 1672.
Mais, à y regarder de plus près, ces deux compagnons de Jésus sont animés d'un même zèle et portés par une même mystique. L'un est bourguignon et l'autre romain. Le second entre tout jeune dans la Compagnie, tandis que le premier s'était auparavant égaré dans la délinquance. Bressani est un humaniste, et surtout un prédicateur de très haut vol. Chaumonot, quant à lui, est un linguiste et sans doute le meilleur connaisseur de la langue huronne.
Premier missionnaire jésuite italien à oeuvrer dans une équipe exclusivement française, fait prisonnier par les Iroquois, Bressani subit d'atroces tortures et mérite assurément le titre de « martyr vivant » de l'évangélisation que lui a décerné Marie de l'Incarnation Quant à Chaumonot, qui demeura missionnaire durant cinquante-quatre ans — exploit alors jamais dépassé —, il fut le fondateur de la première mission iroquoise. Tous les deux nous ont livré leurs souvenirs, et cela nous est précieux pour comprendre comment fut vécue la « vocation à la Compagnie » en ces terres frontalières.