Où donc est Dieu, quand le mal sévit arbitrairement et aveuglément chez nous, en Méditerranée, au Proche-Orient ? Personne n’est à l’abri car tous peuvent en être les victimes, et cela dissémine un sentiment de précarité et d’insécurité qui nourrit une peur collective.
Dieu est d’abord du côté des victimes et de ceux qui en prennent soin : condamné par les pouvoirs politiques et religieux, Jésus souffre sa Passion et meurt sur la croix dans le sentiment d’être abandonné de Dieu, son Père. Mais c’est la puissance et la lumière de la Résurrection qui révèlent la force et le sens divins de son engagement, jusqu’à en mourir, au service de l’amour et du soin des personnes, les pauvres et les victimes du mal et de l’injustice surtout, tout au long de l’Evangile, comme le raconte la parabole du Bon Samaritain.
Mais l’engagement de Jésus va bien au-delà de l’humanitaire. Dans la foi, le « Credo » nous dit que le Christ est à l’œuvre dans la mort : il descend aux enfers où il nous libère de l’enchaînement du mal qui aveugle, et il monte aux cieux, à la droite de Dieu où il nous ouvre à son jugement. Il aide ainsi au discernement de voies nouvelles. La logique du pouvoir appuyé sur la force ne peut venir à bout de la violence haineuse qui se répand et se multiplie, en détruisant la confiance qui construit les relations.
C’est une dynamique de service et de dialogue qui peut initier les chemins d’un vivre-ensemble, qui ne conduisent pas à la dénonciation et à la mort sociale d’une part, aussi réduite soit-elle, de la société. Dans l’Evangile, Jésus nous le dit, comme aux fils de Zébédée : au cœur de la violence et du mal, le Ressuscité nous précède, il appelle toutes les personnes de bonne volonté à s’unir pour chercher ensemble la justice et la paix. Signe et témoignage d’un Dieu toujours plus grand que notre cœur.